Pour illustrer son soutien à la Ministre au coeur de la polémique, le Président a annoncé que Marie-Luce Penchard pourrait mettre son veto sur la nomination de cadres A en Martinque. Une façon de bien montrer au monde ultramarin mais surtout aux dirigeants socialistes qu’il ne démissionnera pas l’intéressée.
"J’ai grande confiance en Marie-Luce Penchard", a affirmé le chef de l’Etat, à la fin d’un discours cette nuit (Réunion) à Cayenne sur l’avenir institutionnel de ce département ultra-marin.
"Je ne laisserai pas l’Outre-mer française être instrumentalisée par un débat de politique nationale, partisan et politicien", a-t-il ajouté.
Quelques heures plus tôt, dans un discours sur le même thème à Fort-de-France, il avait employé des termes quasi identiques.
"Je ne laisserai pas instrumentaliser l’Outre-mer. Ceux qui instrumentalisent l’Outre-mer ne sont pas au niveau pour diriger un Etat", avait-il ajouté.
En Guyane, il a cité à plusieurs reprises le nom de sa ministre de l’Outre-mer.
Il y a quelques jours, lors d’un meeting en Guadeloupe, où elle est numéro deux sur la liste UMP pour les régionales, Mme Penchard, fille de Lucette Michaux-Chevry, avait déclaré n’avoir "envie de servir qu’une population, la population guadeloupéenne".
A propos d’une enveloppe financière de 500 millions d’euros destinée à l’outre-mer, elle avait ajouté que "ça (lui) ferait mal" de voir cette manne "quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique".
Renseignement pris auprès de son cabinet, la somme correspond à "des projets identifiés pour d’autres territoires que la Guadeloupe".
Ces propos ont soulevé un tollé à gauche. Le PS a demandé sa démission, le député UMP Patrick Balkany, proche de Nicolas Sarkozy, a estimé qu’elle devrait être "virée" du gouvernement.
Le Premier ministre François Fillon a volé à son secours, jugeant mercredi devant les députés la polémique "dérisoire".
"On a sorti mes propos du contexte politique", s’était défendue Mme Penchard mercredi, à Fort-de-France.
Mme Penchard a accompagné le chef de l’Etat lors de sa tournée dans les Caraïbes mercredi et jeudi, d’abord à Haïti, dévasté par un séisme le mois dernier, puis en Martinique et Guyane.
Ces deux départements ultra-marins ont voté, lors de deux référendums en janvier, contre une autonomie accrue et pour la fusion de leurs départements et régions respectifs.