Le chef de l’Etat a déclaré hier que les maires pourraient faire valoir "leur liberté de conscience" s’ils ne veulent pas célébrer de mariage homosexuel. A La Réunion, les maires sont partagés sur l’application éventuelle de cette loi.
C’était une promesse de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Une première étape a été franchie le 7 novembre dernier avec la présentation du projet de loi en conseil des ministres.
Le texte sera présenté aux députés en début de l’année prochaine. Il est défendu bec et ongle par le gouvernement et très critique à droite. Mais certains élus de gauche également ont fait entendre leur opposition à ce projet de loi.
Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre ce mariage pour tous. Environ 500 000 personnes se sont mobilisées dans une dizaine de villes en France brandissant des pancartes avec des inscriptions : "Non au mariage pour tous" ou encore " Papa + maman : y a pas mieux pour un enfant".
Lors de son discours au congrès des maires hier, François Hollande a affirmé que les "débats sont légitimes pour une société comme la notre". Alors que le sujet du mariage homosexuel divise la majorité et décrié par la droite, le chef de l’Etat a déclaré que les maires qui sont opposés au mariage homosexuel pourront faire appel à leur "liberté de conscience". Mais il a rappelé aux maires qu’ils étaient des "représentants de l’Etat" et qu’ils "auront, si la loi est votée, à le faire appliquer".
Dans notre département, certains maires socialistes ont déjà affirmé qu’ils ne célèbreront pas de mariage homosexuel même si la loi est votée. C’est le cas de Patrick Lebreton, qui estime que cette loi va à l’encontre des ses convictions personnelles.
De son côté, Gilbert Annette - maire de Saint-Denis - déclare en revanche qu’il n’aura aucune réticence à célébrer le mariage homosexuel si la loi est votée. Stéphane Fouassin pour sa part émet quelques réserves. Il affirme qu’il respectera la loi si elle est promulguée tout en ajoutant que c’est contre ses convictions personnelles.
Le débat sur le mariage homosexuel ou mariage pour tous ne fait que commencer. La présentation au Sénat en début l’année prochaine risque mouvementée et les discussions houleuses.