Fausses promesses ou mesures irréalisables, les détracteurs de Nicolas Sarkozy à la Réunion ne sont pas tendres à l’égard du programme du président - candidat à l’élection présidentielle et mettent en doute la faisabilité des mesures annoncées hier par le chef de l’Etat.
Le chef de l’Etat a effectué hier un déplacement de quelques heures sur notre île. L’occasion de détailler ses mesures pour les Ultramarins et tenter de convaincre les Réunionnais. Les mesures annoncées par le chef de l’Etat (cf linfo.re : Nicolas Sarkozy à la conquête des électeurs réunionnais) ont fait réagir les ténors de la scène politique locale.
Ivan Hoareau de la CGTR évoque avec perplexité la proposition d’exonérer de charges sociales et patronales les entreprises embauchant des jeunes de moins de 25 ans. "Comment va t-on financer la protection sociale ? Comment ces jeunes financeront leurs retraites s’ils ne cotisent pas ?", s’exclame t-il.
Du côté d’Europe Ecologie les Verts, Jean-Pierre Marchau, responsable du parti sur la Réunion axe ses critiques sur l’importation des carburants ailleurs qu’à Singapour, soulignant la nécessité que ce carburant réponde à la norme européenne, sinon cela "pourrait être polluant, dangereux pour la santé et pour les véhicules".
Globalement, les opposants à Nicolas Sarkozy se montrent sceptiques sur l’application des mesures annoncées, doutent de la faisabilité de ces mesures et dénoncent "un effet d’annonce". Elie Hoarau, secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais, a souligné "de nouvelles promesses" que le président de la République ne tiendra pas. Selon lui, en cinq ans, Nicolas Sarkozy n’a mis en oeuvre "aucune des mesures annoncées" et le même scénario se dessinerait pour ce second quinquennat. Dénonçant des promesses non tenues, il a également ajouté que l’idée "d’une autonomie énergétique et alimentaire de la Réunion" est défendue par le PCR depuis 30 ans.
Même discours du côté des représentants de l’extrême droite à la Réunion. Eli Taïeb, insiste sur les promesses non tenues du président candidat. "C’est un acteur né, c’est bien d’annoncer mais où va t-il trouver l’argent ?", s’interroge t-il.
Quoique qu’il en soit, ce sont les électeurs, appelés aux urnes le 22 avril prochain, qui devront trancher sur celui qui veulent voir gouverner la France pour les 5 prochaines années.