Dans deux semaines auront lieu à la Réunion, en France et plus largement en Europe, l’élection des députés. Pour l’heure et dans l’île, les premières réflexions laissent présager une faible mobilisation des électeurs. « Faux ! » affirmait hier Ericka Bareigts lors d’un rassemblement PS en compagnie de Benoît Hamon. Selon elle, un frémissement est de plus en plus perceptible. En Métropole, un dernier sondage commandé par Le Parisien, montre que l’UMP est en tête des intentions de vote. Pour un scrutin, qui selon la publication, passionne de moins en moins les Métropolitains.
Le sondage a été réalisé les 19 et 20 mai 2009 auprès d’un échantillon national représentatif de 903 personnes âgées de 18 ans et plus. Selon la méthode des quotas.
En Métropole, à quinze jours du scrutin un seul tour, le 7 juin l’UMP fait la course en tête devant le PS, le MoDem de François Bayrou s’affirmant au fil des semaines comme la troisième force de ces élections européennes. Des élections qui, pour l’instant, ne passionnent guère.
C’est, en effet, le premier enseignement de cette enquête CSA, « le Parisien » et « Aujourd’hui en France » : l’abstention progresse de 3 points par rapport au précédent sondage et s’établit à 54 %.
Elle risque donc d’être, sinon plus importante, du moins comparable à celle du précédent scrutin européen en 2004 : 57,2 %, un record.
Selon l’institut CSA, ce sont les listes UMP, emmenées par Michel Barnier, qui s’en tirent le mieux (26 %), même si elles reculent de 2 points par rapport à l’enquête des 13 et 14 mai, devant celles du PS (21 %, soit 1 point de moins),
Le MoDem confortant sa troisième place (14 %, + 1 point), devant les listes Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit et José Bové (9 %, 1 point) et le Front national (7 %, + 1 point). Dans le bas du classement, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ne décolle pas (1 %), tandis que les listes d’union entre Philippe de Villiers et les chasseurs de CPNT progressent d’un point (6 %).
La dispersion des électeurs du Parti socialiste
Les intentions de vote chez les moins de 30 ans : Le MoDem (16 %, soit + 2), Besancenot (11 %, soit + 5), le Front de gauche de Mélenchon et Buffet (7 %, soit + 2). Inversement pour l’UMP (19 %, soit - 7), le PS (19 %, soit - 2) et Europe Ecologie de Cohn-Bendit (7 %, soit - 2).
Par tranches d’âge, le PS fait son meilleur score chez les 25-29 ans (26 %) et l’UMP chez les 50 ans et plus (28 %).
Par sensibilités politiques, le contraste est très grand : si les listes UMP et les listes Bayrou font quasiment le plein des électeurs qui se revendiquent d’elles (88 % des sympathisants UMP votent pour les listes Barnier et 79 % des amis de Bayrou votent MoDem), la dispersion de l’électorat PS reste, en revanche, impressionnante.
À ce jour, 69 % seulement des sympathisants du PS votent en faveur des listes Aubry tandis que 5 % choisissent Besancenot, 8 % le Front de gauche, 6 % Europe Ecologie, 5 % le MoDem et même 3 % l’UMP.
Au sein de l’état-major de l’UMP, on s’attend à ce que le score du parti majoritaire s’effrite encore un peu. « Si au soir du scrutin, le 7 juin, nous sommes autour de 23 %, ce sera déjà bien, assure un ministre. Ce qui compte, c’est de devancer les socialistes et de faire mieux qu’en 2004, où nous avions réalisé une très mauvaise performance, avec 17 %. »
Le PS, lui, espère limiter les dégâts en réduisant l’écart avec l’UMP. Mais en cas d’échec, la première secrétaire, Martine Aubry (qui n’a toujours pas réussi à faire totalement la paix avec sa rivale Ségolène Royal), serait fragilisée.
Source : Le Parisien.