Réunis lors du conseil municipal de Saint-Paul, les élus ont déposé une motion "Incendie Maïdo", réclamant des moyens aériens "plus conséquents et adaptés à la hauteur des risques encourus". Huguette Bello s’était déjà exprimé en faveur de la venue rapide du bombardier d’eau Dash-8 de métropole.
La députée maire de Saint-Paul a adressé mercredi une lettre au premier ministre afin de réclamer des moyens plus importants afin de faire face au gigantesque incendie qui ravage actuellement les hauts de l’île, du Maïdo au Tévelave. Lors du conseil municipal du 27 octobre, l’ensemble des élus Saint-Paulois ont déposé une motion pour exiger des moyens aériens supplémentaires. En effet, pour l’instant, l’intervention de l’avion bombardier d’eau le Dash 8 n’est pas encore envisagé.
Voici la motion déposée par les élus Saint-Paulois :
"Le Conseil Municipal de Saint-Paul réuni ce jeudi 27 octobre 2011
- Considérant qu’un an après le terrible incendie qui a ravagé près de 800 hectares, la forêt du Maïdo est à nouveau la proie des flammes ;
- Considérant les premières estimations très préoccupantes qui révèlent que le feu avance trois fois plus rapidement que l’incendie de l’année dernière, et a déjà parcouru 350 hectares ;
- Considérant que la zone globale menacée est de 700 hectares ;
- Considérant les atteintes portées à la biodiversité par la mise en danger d’une dizaine d’espèces rares et endémiques.
Les 2 espèces endémiques sont :
-la Campanule de Rivalz (Heterochaenia rivalsii) un arbuste endémique de La Réunion ;
-la Marguerite des pétrels (Faujasia squamosa).
· Les autres sont des plantes indigènes :
-7 fougères rares,
-1 orchidée terrestre (Habenaria chloroleuca),
-1 ortie (Parietara debilis).
- Considérant que la faune est également menacée : le début de l’été austral est aussi le début de la période de reproduction pour les animaux. Parmi les quelques 100 espèces animales qui vivent dans cette zone, on trouve beaucoup d’insectes, des oiseaux, ainsi que le lézard vert des Hauts.
Il y a aussi les colonies de Pétrels de Barau qui nichent dans le rempart du massif du Grand Bénare en creusant leurs terriers dans l’avoune ;
- Considérant la qualité exceptionnelle de ce patrimoine unanimement et mondialement reconnue comme en témoignent les différents classements de protection juridique dont il fait l’objet. Coeur du Parc national de la Réunion, ce massif fait partie des « Pitons, Cirques et Remparts », que l’Unesco a inscrit en 2010 sur la liste du patrimoine mondial ;
- Considérant les difficultés d’accès au massif et les conditions climatiques favorables au développement de l’incendie ;
- Considérant que l’expérience de l’année dernière ainsi que la rapidité de la progression de ce nouvel incendie incitent fortement à prévoir dès à présent des moyens exceptionnels ;
- Considérant que les moyens humains engagés (180 sapeurs pompiers, 76 agents de l’ONF) et l’arrivée de renforts métropolitains (60 militaires de la protection civile) et les moyens aériens (4 hélicoptères bombardiers d’eau, 2 hélicoptères de transport de personnels, et 1 hélicoptère de la gendarmerie risquent de ne pas suffire."
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