Mercredi 15 septembre, le Parlement a adopté définitivement une proposition de loi quant à la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire, sur demande d’un inspecteur d’académie. Pour le syndicat SGPEN CGTR, cette mesure est injuste, dangereuse et inefficace.
Communiqué du syndicat SGPEN CGTR :
Selon le syndicat SGPEN CGTR, la suppression des allocations familiales n’est pas "LA solution pour lutter contre un absentéisme scolaire qui au demeurant reste très marginal et qui n’a pas enflé ces derniers années (de 6 à 7%)"
"Comme l’a souligné à juste titre un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse : le présupposé de cette mesure tient en la conviction que si les enfants ne se rendent pas à l’école, c’est nécessairement que les adultes ne remplissent pas leur rôle et laissent leurs enfants déserter les salles de cours. Les parents seraient démissionnaires, laxistes, irresponsables et la solution résiderait donc dans une contrainte financière. Il y a quelque chose d’obscène à laisser penser que les parents s’intéresseraient davantage à l’obtention d’allocations qu’a l’avenir de leurs enfants. Il faut être bien loin du terrain pour prêter de telles pensées aux familles qui subissent l’absentéisme scolaire de leur enfant. Il faut être bien loin du terrain pour penser que les parents s’intéressent davantage à leurs allocations qu’a l’avenir de leurs enfants.
Le SGPEN CGTR rappelle que "les allocations familiales ne sont pas des bons points distribués aux « bons » parents. Elles sont un droit garanti au sein de notre système de la Sécurité sociale. Elles visent explicitement à la compensation des charges d’enfants pour alléger des dépenses que n’ont pas les ménages sans enfant. Leur suppression pour motif d’entorse à l’assiduité scolaire n’apportera aucune aide dans ce domaine aux parents ni aux jeunes frappés par une telle sanction. Elle sera source au contraire d’aggravation des conditions de vie de l’ensemble de la famille. Il s’agit d’une punition au caractère archaïque, indigne des valeurs républicaines".
Pour ce syndicat de l’Education Nationale : "L’absentéisme scolaire n’est pas seulement la responsabilité des parents, ce n’est pas seulement une responsabilité « individuelle » qui ne concernerait finalement que les parents touchés par ce problème, c’est une question sociale qui se pose à l’ensemble de notre société et à nos représentants".
"De plus, la dégradation des conditions de travail, la dé-professionnalisation inhérente à la disparition de la formation initiale, l’augmentation et le regroupement des effectifs, le déficit en matière d’accompagnement et de suivi des élèves dans leur diversité, les suppressions massives de postes pèseront lourd, n’en doutons pas, sur l’acte de formation et d’éducation, la capacité de l’école publique à œuvrer pour la réussite de tous, en particulier des enfants les plus fragiles. Ce n’est pas ainsi que la charge « éduquer tous les enfants de la République » comme le déclare le ministre de l’Education nationale sera assurée par l’école.
Ce communiqué avance également plusieurs chiffres concernant l’académie de la Réunion pour la Rentrée 2010-2011 :
"-7 suppressions de postes médiateurs de réussite scolaire, chargés, pourtant en liaison avec les familles, de traiter l’absentéisme scolaire dans les établissements
28 suppressions de postes de surveillants dont le rôle social et éducatif n’est pas discutable. Suppressions qui s’accumulent chaque année".