À commencer par Patrick Lebreton Députe-maire PS qui ne cache pas son indignation. Il ne comprend pas que l’on puisse utiliser sa position de Ministre pour argumenter lors de sa campagne aux régionales. Selon lui Marie-Luce Penchard aurait dû se mettre en « réserve de l’Etat » le temps des élections, ou tout simplement ne pas se présenter.
Il s’apprête dans les prochains jours à faire part de son mécontentement dans les rangs de l’Assemblée nationale.
Pour Michel Vergoz, "madame la Ministre aurait déjà dû déposer sa lettre de démission sur la table du premier Ministre".
En Métropole et à quelques heures de son déplacement en Martinique et en Guyane aux côtés de Nicolas Sarkozy, ses déclarations suscitent de vives réactions. Le Parti socialiste a réclamé hier soir "la démission immédiate" de Marie-Luce Penchard.
Ces propos sont "aussi affligeants qu’inadmissibles dans la bouche d’une ministre censée être en charge de tout l’Outre-mer, c’est-à-dire de onze collectivités et non d’une seule", dénonce le PS dans un communiqué.
Écartant toute polémique, le ministère de l’Outre-mer a réagi par voie de communiqué. "Marie-Luce Penchard a indiqué à ses concitoyens qu’elle avait l’ambition de se mettre à leur service, en briguant un mandat électif, et qu’elle excluait toute carrière politique en dehors de son département natal", précise le document.
Et de poursuivre : "La ministre a regretté que l’actuel conseil régional de Guadeloupe n’ait pas initié plus de projets structurants pour les Guadeloupéens financés par les crédits nationaux et européens qui sont attribués à ce territoire."
Pour rappel, lors d’un discours prononcé dimanche, Marie-Luce Penchard la numéro deux de la liste UMP en Guadeloupe aux régionales semble avoir mis entre parenthèses ses fonctions de ministre chargée de l’Outre-mer.
"Même si je vis en métropole, mon coeur est ici, il restera ici et je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne", a-t-elle lancé, au cours d’un meeting dans la ville des Abymes, en Guadeloupe.
Marie-Luce Penchard a également regretté que l’enveloppe "de près de 500 millions d’euros (allouée) à l’outre-mer" soit à partager entre la Guadeloupe et les autres territoires.
"Il y a des enjeux considérables, financiers, nous en sommes à une enveloppe de près de 500 millions d’euros pour l’outre-mer et cela me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de La Réunion, au bénéfice de la Martinique et, demain, dire : Enfants de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d’apporter quelque chose à mon pays ", s’est-elle exclamée devant les militants UMP.