Hier soir, le Sénat a adopté à l’unanimité le projet de loi du gouvernement "contre la vie chère" en outre-mer. Une partie des sénateurs UMP s’est abstenue.
Ce projet de loi contre la vie chère a été discuté en urgence, "c’est-à-dire avec une seule lecture par chambre, le gouvernement étant pressé de mettre en oeuvre les mesures votées". L’Assemblée nationale devrait étudier ce projet de loi à son tour d’ici la fin de l’année.
Défendu par le ministre des Outre-mers, le texte du projet de Loi contre la vie chère a été donc été adopté par le Sénat durant la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 septembre. Le sénateur UMP Michel Fontaine s’est abstenu. Le sénateur Paul Vergès était lui absent. L’élu PCR a évoqué "un problème personnel".
Les orateurs ont été unanimes pour "dénoncer la situation en outre-mer, citant l’Insee qui relève des écarts de prix avec la métropole sur les seuls produits alimentaires de 22% à 38,5% en 2010, tandis que le revenu médian y est inférieur de 38%".
Le gouvernement a adopté une stratégie "qui consiste non plus à s’attaquer aux conséquences (des prix élevés), mais bien aux causes identifiées de cette situation", a souligné Victorin Lurel.
Ce projet prévoit un "bouclier qualité-prix", l’un des engagements de François Hollande pendant sa campagne présidentielle. "Efficace à très court terme, dès la promulgation de la loi", il prévoit "l’organisation chaque année dans chaque territoire d’une négociation pour mettre en place des prix plafonds modérés visant un panier de produits de consommation courante", a précisé le ministre Victorin Lurel . "En cas d’échec, ce sont les préfets qui fixeront par arrêté les prix plafonds", a-t-il souligné.
Le projet prévoit aussi de sanctionner d’éventuelles rentes de monopole dans la grande distribution.
Le gouvernement veut aussi faire "émerger un véritable contre-pouvoir consommateur", et renforcer les pouvoirs de l’Autorité de la concurrence, a expliqué Victorin Lurel.
Dans ce "panier-Lurel", entre 100 et 150 produits seront mis à la disposition des ménages. C’est la conséquence de la mise en place de ce "bouclier qualité-prix".
Cela se traduit par des négociations entre l’observatoire des prix, l’Etat et les distributeurs. Ils ont un mois pour proposer un prix global sur un panier de produits de première nécessité. Si un accord n’est pas trouvé, ce sont les préfets qui fixeront les prix. Victorin Lurel donne aussi plus de force à l’Autorité de la concurrence.
Autre mesure prévue, la fin des accords qui permettent à des sociétés de bénéficier de privilèges sur l’importation. Si certains sont satisfaits par les propositions, cette dernière mesure provoque déjà un tollé auprès des distributeurs.
Source : Le Point