Le député maire PS de Saint-Joseph Patrick Lebreton est candidat à sa propre succession dans la quatrième circonscription. Retour sur un mandat qu’il a jugé difficile face à un gouvernement "sourd aux cris du peuple".
Avec sa moustache et surtout sa mallette en vacoa en guise d’attaché-case, le député Patrick Lebreton n’est pas passé inaperçu dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. "On m’a offert un jour un sac, et je me suis dit que cela résume bien ma personne et mon ancrage rural", estime le député.
Cet ancrage, auquel tient tant le député maire, l’a conduit à créer un "bouclier rural" , un dispositif permettant aux entreprises des hauts de l’île de se développer et de recruter en bénéficiant d’aides fiscales. La création du CHU, le maintien de la station maritime du port de Saint-Pierre sont aussi l’oeuvre du maire de Saint-Joseph.
Pendant ces cinq années passées sur les bancs de l’Assemblée, Patrick Lebreton est intervenu à 108 reprises dans le camp de l’opposition, comme ce cri de colère lancé dans l’hémicycle sur l’explosion du chômage à la Réunion. "Nous avions justement cette mission de défendre ce peuple-là. Je prends un exemple simple : quand un ministre de la Santé avec un Président de la République décide de supprimer la bandelette d’auto-contrôle du diabète chez les malades, vous imaginez le fléau que cela représente pour la Réunion", s’indigne le député.
A la tête du véritable fief du Parti Socialiste à la Réunion, le député maire peut se vanter d’avoir réalisé les meilleurs scores du Parti sur l’île. Sa popularité est l’aboutissement d’un long travail de terrain selon lui, comme à Saint-Pierre où il fait du porte-à-porte pour défendre son bilan. "Les choses ne sont pas toujours évidentes", reconnaît Patrick Lebreton, qui ne compte plus les baptêmes et anniversaires auxquels il est invité et qu’il essaye le plus possible d’honorer. Le secret peut-être de la longévité.