A deux jours de la présentation des orientations budgétaires du Département, la présidente du Conseil Général a rappelé que plus de la moitié du budget - 650 millions d’euros- est consacrée aux prestations sociales.
Chaque année, l’écart se creuse un peu plus entre recettes et dépenses... C’est l’analyse de Nassimah Dindar qui annonce un point de rupture pour 2015.
A deux jours de la présentation des orientations budgétaires du Conseil Général, la présidente du Département a rappelé que plus de la moitié du budget de la Collectivité est consacrée aux prestations sociales alors que l’Etat diminue sa dotation : « Nous n’avons pas de leviers fiscaux et aujourd’hui, force est de reconnaître que nous n’avons plus de bas de laine. La charge nette cumulée depuis le début des transferts s’élève à plus de 700 M€. Les trois allocations individuelles de solidarité (AIS) – le RSA, l’APA et la PCH – ont coûté 650 millions d’euros, soit plus de 50 % de notre budget de fonctionnement. "
Et la présidente de la Collectivité d’ajouter : "Les prévisions pour 2014 sont alarmantes faisant état d’une explosion des dépenses des AIS qui passeront de 35 à 50 millions d’euros. Aussi, lors de l’Assemblée des Départements de France, les Conseils Généraux ont demandé à l’Etat de verser directement à la CAF, le RSA, afin que nous puissions travailler plus sereinement. Nous avons proposé que La Réunion soit un département pilote. Le contexte national n’est pas celui des Outremers et notre situation nous amène à nous interroger sur l’action des pouvoirs publics, sur la gouvernance territoriale, sur le modèle de développement…".
Selon Nassimah Dindar, la situation en 2013 est plus alarmante que pour l’exercice 2012 et les choses ne devraient pas s’arranger en 2014. Cette année, les dépenses du Département sont de 100 millions d’euros plus importantes que les recettes de la Collectivité.
Pour le moment, le Conseil Général parvient à compenser cet écart en faisant des économies. Economies qui se traduisent notamment par la réduction des aides allouées aux associations.
Comme l’explique Bachil Vally : " il y a des prévisions pour 2014 de 140 millions d’euros de recettes à trouver. Donc la difficulté, elle est là aujourd’hui. Sur les aides annoncées par l’Etat, notamment en ce qui concerne le fonds de soutien, d’un côté, on a 3,6 millions d’euros de recettes et de l’autre, on demande une solidarité avec une dotation de l’Etat en diminution de quatre à cinq millions d’euros".
Seul espoir pour le Département : le fonds de soutien de 830 millions d’euros à répartir entre tous les départements français. Si les critères de rétribution comprennent le taux de chômage et la pauvreté, La Réunion devrait en bénéficier.
Pour autant, la situation de la Collectivité départementale reste délicate car ses dépenses sociales ne cessent d’augmenter. En 2012, ce volet représentait 650 millions d’euros (versés pour le RSA, l’Allocation personnalisée d’autonomie et les Prestations de compensation du handicap), soit plus de la moitié de son budget.
Nassimah Dindar explique qu’elle veut "continuer à agir sur la solidarité en faveur des publics vulnérables" et souligne qu’il est aussi question pour le Conseil Général d’agir "sur la solidarité économique". Le point de rupture vers le déficit est annoncé pour 2015, à moins que l’Etat ne révise ses dotations à la hausse d’ici là.