A quelques jours du premier tour de la présidentielle malgache, le politologue Yvan Combeau décrypte les enjeux de ce scrutin auquel plus de 7,8 millions d’électeurs sont appelés à prendre part.
Yvan Combeau fait partie des 800 observateurs internationaux sollicités pour surveiller le déroulement de l’élection présidentielle à Madagascar. A quelques jours du premier tour, le consultant politique d’Antenne Réunion apporte des clés d’analyse pour mieux comprendre les enjeux de cette présidentielle. Vendredi 25 octobre, plus de 7,8 millions d’électeurs seront appelés aux urnes et pourront apporter leur voix à l’un des 33 candidats officiels. Pour l’occasion, 20 001 bureaux de vote ont été aménagés.
Il faut que deux candidats se dégagent en vue du second tour du 20 décembre.
Les éventuelles défaillances au niveau de l’organisation du scrutin vont-elles décrédibiliser les résultats ?
Yvan Combeau : C’est une élection attendue depuis plus de quatre ans, depuis la crise du début 2009. Donc, c’est un long processus électoral qui est mis en place, à travers la Commission nationale indépendante. Il y a un cheminement vers la première étape ( le 25 octobre ) et la seconde étape qui se déroulera le 20 décembre, avec l’élection des députés.
Ce long processus se met en place avec l’appui d’observateurs de l’Union européenne et de la Commission de l’Océan Indien.
Alors que le code prévoit la distribution d’une carte d’électeur, la représentante des Nations Unies à Madagascar a déclaré qu’avec ou sans carte, les Malgaches pourront voter. De quoi s’interroger sur le code en vigueur ?
Yvan Combeau : Fatma Samoura évoque la carte d’électeur mais en même temps la carte d’identité est là pour le vote. Les problèmes de distribution expliquent cette situation. Plus de sept millions d’électeurs, 20 001 bureaux de vote, un bulletin unique à préparer : c’est extrêmement difficile.
Pourra-t-on se fier aux résultats ?
Yvan Combeau : C’est tout le problème de l’observation.Il faut que deux candidats se dégagent en vue du second tour du 20 décembre. On voit bien que c’est l’avenir politique et économique de la Grande Île qui est en jeu. Le pays, confronté à une grande pauvreté est en situation de grande perdition.
Dans la vidéo jointe, l’éclairage du politologue Yvan Combeau qui décrypte les enjeux de la présidentielle malgache.