Soupçonné d’avoir voulu acheter les voix de centaines d’administrés, l’ancien maire de Saint-Paul Alain Bénard comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Son frère Jean-Marc qui avait également été mis en examen mais a bénéficié d’un non-lieu, les charges pesant contre lui n’étant pas suffisantes.
Le 28 août 2009, Alain Bénard et son frère Jean-Marc sont convoqués à la gendarmerie Vérines et entendus par les enquêteurs de la Brigade Financière pendant plusieurs heures. A l’origine de cette procédure judiciaire : les élections municipales de 2008. Après avoir perdu aux élections législatives de 2007, l’ancien édile aurait proposé à des centaines d’administrés de prendre en charge leurs factures d’eau élevées en échange de leurs voix aux élections municipales de 2008.
Préalablement, il aurait demandé à Véolia de lui fournir les listes des résidents dont les impayés dépassaient la somme de 500 euros. C’est son frère, adjoint en charge de l’environnement qui aurait été en charge de démarcher les familles. Plus de 300 personnes auraient bénéficié de l’aide de la mairie pour une somme totale avoisinant les 570 000 euros.
L’affaire éclate le 14 mai, lorsque la nouvelle maire de Saint-Paul Huguette Bello dépose plainte en se constituant partie civile. C’est en examinant le dossier Véolia que la maire PCR aurait découvert le système. A l’époque, Alain Bénard se défend en évoquant qu’il n’avait fait "qu’aider les familles les plus nécessiteuses dans leur quotidien". Mais la juge d’instruction Brigitte Laguière, en charge de l’enquête, en décide autrement et le place en examen pour "obtention de suffrages par dons ou promesses de dons".
Considérant que les charges pesant contre lui sont insuffisantes, la juge d’instruction fait bénéficier Jean-Marc Bénard d’un non-lieu. Son frère Alain Bénard comparaît ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis dans le cadre de cette affaire. Le rôle joué par son frère devrait largement être débattu. L’ancien maire de Saint-Paul encourt une peine maximale de deux ans de prison et 15 000 euros d’amende.