« Depuis le départ, j’avais expliqué à mes compatriotes de la Réunion que le protocole de Matignon signé entre le Premier ministre d’alors : Dominique de Villepin et Monsieur Paul Vergès était un marché de dupe et que la Réunion allait perdre beaucoup dans ce protocole.
C’est ce que l’on constate aujourd’hui. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en allant à Matignon dans le cadre de la décentralisation des routes nationales, la Région aurait dû accepter ce que voulaient les Réunionnais, c’est-à-dire 1 milliard d’euros indexés sur le coût de la Route du Littoral pour mettre cette route comme l’avait promis la région, aux normes de sécurité et éviter ces morts accidentelles et injustifiées.
La Région a voulu faire le malin : elle est allée voir le Premier Ministre et elle lui a dit : « Vous nous devez à peu près un milliard. Mettez une dotation forfaitaire sur le tram Train, environ 400 millions plus 130 millions de l’Europe et la différence pour financer la Route du Littoral et cette différence vous allez l’indexer en fonction de l’évolution du coût de la route. Mais dans le même protocole, il est dit que la route serait payante, car 200 millions d’euros proviendraient d’une éventuelle concession.
Or au moment où je vous parle aujourd’hui, le Tram Train n’est plus à 1, 3 milliard comme prévu, mais 1,6 milliard, avec 80 millions de remboursement par an. Du coup la Région appelle au secours l’Etat :
-Donnez-moi la dotation ferroviaire que vous avez prévu pour décentraliser les chemins ferroviaires en Métropole .
L’Etat répond :
- Non ! nous vous avons donné comme prévu au protocole, les 400 millions. Je ne vous dois plus rien, d’autant plus que votre réseau ferroviaire n’existe pas .
Aujourd’hui les Réunionnais se retrouvent dans une double impasse :
-Un Tram- train trop chère que l’on ne pourra pas financer avec nos impôts, et une route du littoral à l’abandon toute aussi meurtrière qu’elle l’était en 1998, date de la promesse solennelle de la région, et qui n’est plus financée parce qu’elle n’est plus une route payante.
C’est pour cela que je dis que la vérité finit toujours par triompher. C’est pourquoi je dis qu’il faut en toute chose garder raison. Aujourd’hui il faut remettre les choses à plat. Il faut faire un dossier complet avec les différents choix, les coûts, l’impact avec les impôts, et c’est aux Réunionnais après consultation de trancher ce débat ».