Retour sur l’actualité avec le président du président de la Région. Présenté comme le leader de la droite locale à la veille des élections cantonales, Didier Robert s’est impliqué dans les investitures des candidats de la liste "La Réunion en Confiance" et délivre ses objectifs. A la tête de la pyramide inversée, il commente également le succès de la continuité territoriale et les suites à donner à ce dispositif.
Retour sur fait de la semaine : cette expédition en mer lancée par trois pêcheurs après l’attaque d’un touriste le week end dernier sur le spot de Trois roches. Ces trois pêcheurs et amateurs de surf ont capturé un requin bouledogue mais cette pêche a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire pour savoir si elle s’est déroulée dans le cadre de la réserve marine.
Une première réaction Didier Robert. Que pensez vous de l’action menée par ces trois pêcheurs ? Tout en sachant que l’UMP vous a nommé secrétaire national UMP délégué à l’écologie et à la biodiversité.
Didier Robert : Des expéditions punitives de ce type-là ne me paraissent conformes à ce qu’il est souhaitable de faire. Par contre, il y a sûrement en amont la possibilité pour nous de réfléchir davantage sur les mesures préventives à prendre pour que de tels drames ne se reproduisent plus.
Même si heureusement il y a peu d’accidents de ce type à la Réunion, il y a incontestablement matière à avoir une réflexion en amont.
Cette attaque a été relayée sur les chaînes nationales et dans les journaux, on ne peut pas dire que ce soir une bonne publicité pour la Réunion ?
Didier Robert : Non et je regrette effectivement qu’à chaque fois on fasse un zoom particulier sur ce type d’évènements alors qu’il y a tant de choses à dire sur la Réunion. Je ne suis pas certain que le fait que la Réunion ait été retenue au patrimoine mondial de l’UNESCO ait fait autant la Une au niveau national. C’est dommage parce que je pense encore une fois qu’en prenant l’information par ce biais, cela ne rend pas service globalement à la Réunion.
En ce qui concerne les élections cantonales, on vous présente comme le leader de la droite locale. Vous vous êtes impliqué dans les investitures de la liste la Réunion en confiance.En clair, vous n’avez laissé aucune place à jean Simonetti.
Didier Robert : J’essaye d’assumer aujourd’hui - avec l’ensemble des élus locaux- , la responsabilité qui est la mienne à l’occasion des élections cantonales qui sont un moment très fort et très imp. Je rappelle encore une fois que le conseil général a en charge deux champs d’investigation : la cohésion sociale d’une part et tout ce qui touche au développement durable et au développement agricole.
Qu’en pense Paris ? Quel est donc le rôle de Jean Simonnetti, lui qui est missionné justement par les hautes instances parisiennes de l’UMP ?
Didier Robert : Je crois encore une fois que tout le monde a bien conscience que ce sont des élections locales, il ne s’agit pas de faire des élections présidentielles qui se tiendront l’année prochaine. Nous sommes en 2011 et en mars, ce sont les élections cantonales qui intéressent au premier rang les Réunionnais et les responsables politiques locaux.
Aujourd’hui, vous estimez que la droite locale doit être dirigée et portée par des locaux. Vous rejoignez en quelque sorte la position de Jean-Paul Virapoullé lors des élections régionales.
Didier Robert : Il n’y a pas de divergence particulière sur ce point. Chaque élection est une élection qui doit être prise dans son contexte.
Encore une fois, ce qui m’importe aujourd’hui, c’est de savoir si les Réunionnais se disent qu’il y a la nécessité d’un changement à la tête du conseil général. C’est important de le faire rapidement parce que depuis six ou sept ans, cette majorité hétéroclite au conseil général n’a pas réussi à mettre en place des mesures à la hauteur de ce que les Réunionnais peuvent attendre.
L’exemple de l’Arast est marquant de ce point de vue : 1200 personnes qui se sont retrouvées au chômage, près de 9000 personnes âgées qui se sont restées finalement en marge. Il y a quelques jours, je recevais encore une partie des personnels qui ont été licenciés. Deux ans après, ces personnes n’ont reçu aucune indemnité, elles ne savent toujours pas ce qui va se passer et le service rendu à la personne est toujours un service de mauvaise qualité aujourd’hui, malheureusement.
Que faut-il penser de ce qui se passe dans votre commune, au Tampon ? On peut dire que vos choix font grincer des dents au sein de votre camp ? Vous avez mis sur la touche Maurice Hoarau conseiller sortant dans le 2ème canton. Autre candidat que vous avez déçu le conseiller municipal, Jean Bernard Hoarau. Dans ce cas précis, certains disent que vous facilitez l’élection de Jean-Jacques Vlody dans le 4ème canton, on peut dire que c’est une fleur que vous faites au parti socialiste ?
Didier Robert : Absolument pas. Aucune fleur à faire à qui que ce soit. Ni au parti socialiste ni à aucune autre parti qui ne porte pas les mêmes idéaux et les mêmes valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui.
Il y a simplement une divergence de vue entre ceux qui portent l’intérêt général et la cohésion d’une équipe - c’est ce que je fais - et ceux qui sur ces deux cantons portent un intérêt personnel. C’est dommage et je le déplore. J’espère tout simplement que l’on aura - à un moment ou à un autre - à se retrouver. Mais pour le moment, il est de ma responsabilité de faire en sorte que l’intérêt du groupe, l’intérêt de l’équipe e l’intérêt au service des Réunionnais soit toujours préservé.
Que pense le maire du Tampon de vos choix ? On dit que vos relations avec Paulet Payet ne sont pas vraiment au beau fixe.
Didier Robert :On se voit tous les jours, on se rencontre tous les jours, on échange de manière continue sur tous les dossiers qui concerne la commune. Parce que c’est un choix que j’ai fait : celui de pouvoir continuer à conserver un mandat local - j’ai donc abandonné un mandat national pour cela -, pour pouvoir continuer à travailler auprès des Réunionnais comme je m’étais engagé à le faire mais aussi pour pouvoir continuer à travailler auprès des Tamponnais comme je m’étais engagé à le faire.
Nous sommes en parfaite harmonie sur tout ce que nous avons à mener. Les projets qui ont été construits depuis 2006 continuent d’évoluer aujourd’hui. Les choix qui ont été faits au moment des cantonales sont des choix partagés avec l’équipe municipale, avec l’ensemble des militants avec qui nous avons l’habitude de travailler.
En ce qui concerne le succès de la continuité territoriale. Des milliers de dossiers ont été déposés. Vous aviez promis des billets à 500 euros. Pour le mois de juillet-août, les billets se vendent à plus de 1100 euros. On est loin du compte pour l’instant, est-ce la faute des compagnies aériennes ?
Didier Robert : Première chose, je tiens quand même à souligner une certaine satisfaction par rapport à ce dispositif. J’ai été tellement critiqué en me disant que jamais je n’y arriverais, que ce n’était pas de ma responsabilité, que cela n’intéressait pas les Réunionnais...
Mais quelques mois après la mise en place de ce dispositif, quelle est la réalité ? La réalité de ce dossier, c’est qu’aujourd’hui, près de 30 000 dossiers ont été établis. Sur ces 30 000 dossiers, près de 20 000 ont déjà été validés et 10 000 sont en cours d’instruction. C’est un premier succès qui montre bien l’intérêt et l’importance de ce dispositif. Les Réunionnais ont besoin de pouvoir se déplacer (...), c’est important de pouvoir le faire.
Je considère et j’ai toujours considéré que c’est de la responsabilité du président du conseil régional que de porter ce dispositif de continuité territoriale.
En marge de tout cela, il y a aujourd’hui semble-t’-il un certain nombre de dérapages du côté des compagnies aériennes. Il est possible qu’il y ait peut-être une "surchauffe" des tarifs à l’heure actuelle. Donc, j’ai demandé à rencontrer ces compagnies aériennes, il y a eu une première réunion qui s’est tenue avec Yolaine Costes qui est en charge de ce dossier. Je rencontrai moi-même les compagnies aériennes parce que je veux leur proposer une signer une déclaration d’intentions sur les trois prochaines années. Je veux que nous puissions le faire en partenariat, en concertation parce qu’il va de l’intérêt des compagnies aériennes et des Réunionnais. Voilà le chemin qui est le nôtre aujourd’hui.
Que se passera-t-il quand l’enveloppe de 8 millions de la Région sera utilisée ?
Didier Robert :Je l’ai dit. J’ai naturellement vocation à faire en sorte que dans le cadre des équilibres budgétaires qui sont les nôtres, nous puissions aller beaucoup plus loin que ce que nous faisons aujourd’hui, si cela devait s’avérer nécessaire.
Je me battrai jusqu’au bout pour qu’il y ait une vraie diminution du prix du billet d’avion entre la Réunion et la métropole et je le ferai également avec les compagnies qui voudront travailler avec nous, pour une diminution du prix des billets d’avion entre la Réunion et Maurice.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec le président de la Région dans la vidéo ci-jointe.