Après le coup de force de Thierry Robert à la préfecture, Jean-Luc Marx apporte son point de vue sur le plateau d’Antenne Réunion pour sa première intervention télévisée en direct. Le préfet de la Réunion l’assure : "il n’y a pas eu brutalité" à l’encontre de Thierry Robert.
- Vous êtes garant de l’ordre public. Est-ce que vous approuvez la méthode de Thierry Robert ?
Je ne peux approuver l’issue à laquelle j’ai été contraint pour que soient respectées les libertés publiques. Je veux rendre hommage aux fonctionnaires de police qui ont appliqué les instructions que je leur ai données, avec sérénité, clame. Et je dois aussi déplorer que monsieur Robert ait manifestement souffert d’un malaise. Je souhaite qu’après cet incident, les discussions reprennent.
- Est-ce qu’il y a eu brutalité ?
Il n’y a pas eu brutalité. Il n’y a pas eu d’usage de la force. J’ai été témoin de cet opération, j’y ai assisté. J’ai vu l’exécution de mes instructions par des policiers dans des conditions exemplaires. Je crois que c’est une question de respect : respect des institutions, respect d’un bâtiment public, qui m’a conduit, après de nombreuses tentatives de dialogues à donner les instructions que j’ai données.
- Sur le fond. Allez-vous pouvoir apporté des contrats aidés supplémentaires ?
La préfecture n’est pas un gabier à contrats aidés. Nous avons des moyens que nous mettons à disposition des collectivités et des associations pour recruter des jeunes. Aujourd’hui, nous le savons, le chômage des Réunionnais est particulièrement préoccupant. 5,7% des moyens nationaux en la matière sont au service des Réunionnais qui représentent 1,5% de la population. C’est légitime. Encore faut-il les utiliser à bon escient. Le député-maire de Saint-Leu a des requêtes en la matière. Je suis prêt à les entendre. Je suis prêt à en débattre avec lui, mais de façon posée, réfléchie, sereine, technique et financière aussi.
- Vous lui proposez un rendez-vous lundi prochain. Sur ce nombre de contrats aidés supplémentaires, est-ce qu’il en aura pour la Réunion et pour Saint-Leu ?
Le premier temps c’est de regarder ensemble si nous pouvons aujourd’hui trouver des moyens, à l’heure actuelle je ne le sais pas, qui permettraient de répondre aux préoccupations de sécurité, en particulier sur Saint-Leu où nous avons des écoles qui fonctionnent alors qu’il y a un avis défavorable de la commission de sécurité. Je pense qu’il faut s’entendre sur les priorités.
Et puis, je suis évidemment en liaison avec instances gouvernementales pour que, comme le ministre Victorin Lurel l’a dit et écrit aux élus de ce territoire le 14 août dernier. Nous pouvons identifier, et c’est plausible, un reliquat pour l’exercice budgétaire 2012 de contrats aidés pour la Réunion.
- Ce n’est pas que pour Saint-Leu et c’est un dossier qui pourra aboutir fin septembre, c’est ce que vous nous dîtes ?
Tout à fait. Cela concernera l’ensemble du territoire réunionnais et je l’examinerai dans le cadre de la commission de transparence qui a été institué pour qu’ensemble, dans un dialogue et un respect mutuel, élus, service de l’Etat, nous regardions qu’elle est la meilleure réponse à apporter aux jeunes. C’est ça qui compte.
- Les contrats aidés, les carburants, ce sont les premiers dossiers que vous avez eu à gérer depuis votre arrivée. Est-ce que vous espériez plus simple pour démarrer vos fonctions ?
Je crois que le métier de représentant de l’Etat n’est pas jamais un métier facile ni simple. J’ai une certaine expérience des identités insulaires. Je suis heureux d’être ici à la Réunion. Je suis Réunionnais depuis trois semaines et j’y attache beaucoup d’importance. J’ai pris énormément de plaisir à aller avec le représentant de la chambre d’Agriculture sur le terrain à la rencontre des agriculteurs. J’espère que j’aurais dans les temps à venir, la possibilité d’aller sur d’autres terrains.
Retrouvez dans la vidéo jointe l’interview de Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion.