Jeudi, l’agitation règne à St-Pierre et surtout St-Denis pour les manifestations... Pendant ce temps, les habitants de Grand Galet restent bien tranquilles chez eux ou à leur travail. Une manière de laisser les autres faire les actions revendicatives à leur place ? Pas si sûr... Pas facile de s’organiser pour de tels événements lorsqu’on est loin de tout.
Grand Galet : 150 cases encastrées près du lit de la rivière Langevin, à 500m d’altitude. Pour s’y rendre, il faut suivre la petite route escarpée qui longe la rivière. 45 mn depuis St-Pierre, et encore, c’est sans compter les embouteillages de St-Joseph et de Grands Bois. Les gens de ce village ont pratiquement tous une voiture mais beaucoup préfèrent prendre le car. Une manière d’économiser sur les frais d’essence.
C’est d’ailleurs une des raisons de la faible mobilisation à la manifestation de jeudi. Sur tous les habitants, seule une femme s’est déplacée. Les autres ont continué tranquillement leur vie de tous les jours. Beaucoup disent ne pas avoir pu "descendre" sur St-Pierre car les horaires des transports en commun ne convenaient pas. A cela s’ajoutent la garde des enfants ou encore le temps perdu dans les trajets.... On entend dire également que les moyens d’information manquent. Le poste de télévision ne reçoit que deux chaînes. Difficile dans ces conditions de se sentir concernés.
Bref, on pourrait croire à de la mauvaise volonté mais les habitants s’en défendent. Que ce soit Josie, Christian, Frédéric, Rodrigues ou les autres, tous se disent solidaires des revendications du 5 mars. Les problèmes liés à la vie chère, ils les ressentent autant qu’ailleurs. Seulement, ils l’admettent : Grand Galet est isolé. Ici, pas de syndicat, pas de mairie annexe, pas d’association pour organiser le déplacement. Certains ont pensé louer un mini-bus pour être plus libres de leurs mouvements et partager les frais. Mais sans structure, l’idée a été abandonnée...
Après un tel constat, on imagine que les grèves de mardi prochain ne mobiliseront pas plus d’habitants de Grand Galet. Pourtant, interrogé à ce propos, Nicolas lance un : "Pourquoi pas ?". Mais il sera sans doute peu suivi. Et puis - et ce n’est certainement pas un détail - Nicolas est le fils de la seule manifestante de Grand Galet cette semaine...
