Face aux récents scandales pédophiles, les jésuites ont précisé les nouvelles règles à observer au sein de ses institutions. Un "document d’orientation" de 13 pages est diffusé en cette rentrée scolaire.
Touchés par deux affaires d’abus sexuels sur mineurs au cours des derniers mois, les jésuites rendent public jeudi 1er septembre leur plan de lutte contre la pédophilie.
La province de France de la Compagnie de Jésus (jésuites) "renforce" sa lutte contre les abus sexuels. La rentrée scolaire a été ainsi marquée par la présentation d’un "document d’orientation" de 13 pages précisant les règles à observer. Ce document est diffusé auprès des quelque 400 jésuites de la province et des chefs de leurs 14 établissements scolaires (27.000 élèves). Par ce "document d’orientation", la province "réaffirme ainsi sa ferme volonté de tout mettre en œuvre pour que des situations d’abus sexuels la concernant ne se produisent plus", précise un communiqué. Ce protocole a été réalisé en "concertation avec la Conférence des évêques de France" (CEF), qui avait pris de nouvelles mesures à la mi-avril.
Le document souligne entre autres que "toute suspicion suffisante d’abus sexuel doit faire l’objet d’un signalement sans délai à l’autorité judiciaire". Des règles spécifiques sont également énumérés afin d’optimiser au mieux les relations avec les mineurs et annonce la mise en œuvre d’un "programme de formation" des jésuites dans ce domaine. Le traitement des cas anciens, même ceux dont les auteurs seraient décédés, est également évoqué.
Ce "document d’orientation" a été élaboré pour se démarquer. En effet, les jésuites de France ne dépendent pas directement de la CEF et appartiennent à une province dont les frontières dépassent le cadre national en englobant la Grèce et l’Île Maurice. La province a créé en 2014 un "groupe d’accueil et de veille" pour tout abus, notamment sexuel. Depuis avril, ce groupe a été "contacté par moins de dix personnes, pour des situations diverses", selon le Père Arnaud de Rolland, "socius" (assistant) du provincial.