Les négociations contre la cherté de la vie ont échoué à Mayotte. Les manifestants ont ainsi changé de tactiques : ils exigent la fermeture des magasins. Les négociations ont été interrompues. Les syndicalistes accusent les patrons d’entreprise de "s’amuser avec eux". Des affrontements ont de nouveau éclaté entre grévistes et forces de l’ordre hier.
Selon la presse locale, les syndicalistes ont quitté la table des négociations après 1heure45 de débat hier. Mécontents de la réponse donnée par les entreprises, ils les accusent de "s’amuser avec eux" et qualifient leur comportement d’ "insupportable". Depuis lundi, les négociations n’ont abouti qu’à l’abaissement du prix du mabawa (aile de poulet) ainsi que du prix du riz et des boîtes de sardines, une décision qui n’a pas satisfait les grévistes. Ils réclament la fixation du prix de gaz à 20 euros, l’usage du bois, du charbon de bois, et du pétrole frelaté étant interdit dans le pays.
Selon les syndicalistes, les patrons d’entreprise n’ont pas voulu aborder cette fixation de prix. "Le gaz, on verra plus tard" auraient dit les chefs d’entreprise lors des rencontres. "Il y a eu un échec sur le prix du gaz, les opérateurs se sont campés sur leurs positions et ne veulent pas baisser de plus de 5% les prix", a rapporté un leader d’association.
Face à cette situation, les manifestants appellent l’Etat à s’exprimer publiquement sur sa stratégie de définition du prix du gaz. Des centaines de manifestants ont attendu les résultats des négociations mais en vain. Les syndicalistes ont exigé par la suite la fermeture de tous les magasins et administration des chefs lieux. Ils demandent aussi des acquis rapidement et des négociations sincères. Ainsi, tous les magasins, envahis par les syndicalistes, ont été contraints de baisser leurs rideaux.
D’autre part, des barrages ont été érigés par des jeunes mais la situation s’est vite rétablie. Des affrontements entre force de l’ordre et manifestants ont éclaté en fin d’après-midi. La face à face a été tendue. Les policiers ont fait usage de gaz pour disperser les grévistes tandis que ces derniers leur ont lancé des pierres. Un manifestant a été arrêté pour rébellion contre un gendarme.
L’intersyndicale a prévenu que tant qu’aucun accord écrit sur une baisse des prix des PPN n’est signé, le mouvement se poursuivra. Elle dénonce une "augmentation du coût de la vie de 60% à Mayotte alors qu’elle est de 15% à la Réunion et 5% en France".