Le film "Ils sont partout" d’Yvan Attal sort aujourd’hui dans les salles obscures en métropole. Il évoque un sujet dérangeant, car les clichés antisémites restent toujours vivaces en France.
Dans son film "Ils sont partout", Yvan Attal dénonce un antisémitisme qui a grandi en France à une allure vertigineuse depuis dix ans, selon le site 20minutes.fr qui cite des personnalités juives. Selon le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), les actes antisémites ont enregistré un léger recul de 5 % en 2015, mais sont encore très nombreux.
"On est passé de 82 en 1999 à 744 en 2000. Depuis ils ne sont jamais retombés sous la barre des 200, avec des pics proches de 1 000", souligne Nonna Mayer, chercheuse au CNRS et au Centre d’études européennes de Sciences Po.
Les juifs représentent moins de 1% de la population française, mais ils ont été la cible de 40% des actes racistes commis en France l’année dernière. Selon Nonna Mayer, cette montée des agressions antisémites coïncide avec les interventions fortement médiatisées de l’arme israélienne dans les territoires palestiniens.
D’après Alain Jakubowicz, président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, qui évoque l’assassinat d’Ilan Halimi, la tuerie de Mohamed Merah dans une école juive en 2012 et l’ attentat contre l’Hyper Cacher en janvier 2015 (Licra), "des juifs sont à nouveau tués parce qu’ils sont juifs".
"Et ces meurtriers ne viennent plus de l’étranger, mais sont français", souligne le sociologue Michel Wieviorka. En effet, plusieurs faits divers récents comme l’agression antisémite de Créteil, un professeur juif à Marseille, ont aussi profondément marqué l’opinion publique.
Selon l’enquête 2016 sur l’état de l’opinion réalisée pour la CNCDH par Ipsos, les juifs sont la minorité la mieux acceptée en France. En 1946, un tiers des personnes interrogées par l’Ifop estimaient que les juifs étaient des Français comme les autres. En 2015, 85 % le pensaient. Et 86 % des sondés estiment qu’il faut condamner les propos antisémites.
Un autre sondage Ifop pour l’Union des étudiants juifs de France et SOS racisme publié au mois de février tiraient les mêmes conclusions, puisque seulement 2% des sondés déclaraient éprouver de l’hostilité en apprenant qu’une personne de leur entourage était juive et 88% estimaient qu’un juif était aussi français qu’un autre Français.