A l’occasion de l’assemblée plénière qui s’est tenue ce jour, les opposants de Didier Robert ont émis plusieurs critiques à l’encontre de la politique menée par l’actuel Président de la Région et son équipe. L’opposition a sévèrement critiqué la gestion financière de la nouvelle majorité et émis de sérieux doutes sur la nouvelle route du Littoral. Invité sur le plateau du journal d’Antenne Réunion, Didier Robert a répondu aux attaques de ses détracteurs et défendu ses projets.
Cela fait un an que vous présidez la Région. Est-ce plus dur que ce que vous aviez prévu ? Est-ce que la crise rend plus difficile l’accomplissement de vos projets ?
La crise oblige à un certain nombre de réactivité de la part de la collectivité régionale et c’est ce que nous avons fait. Nous sommes sur un programme sérieux, qui est un programme d’engagement pris devant les Réunionnais, avec un choix délibéré de porter de grands chantiers comme celui de la nouvelle route du Littoral par exemple ou encore le trans-eco express et l’aménagement des deux plateformes aéroportuaires.
L’opposition vous reproche notamment de "saupoudrer" les financements plutôt sur des petits projets comme les ordinateurs. On a même entendu parler de "caisses noires". Les 340 millions d’euros supplémentaires que vous affirmez avoir investi dans l’économie réunionnaise, ont-ils débouché sur des créations d’emploi ?
Il y a ces grands chantiers sur lesquels nous travaillons aujourd’hui et il y a une politique économique que nous avons engagée, dans le domaine du tourisme, des nouvelles technologies et autres. Il y a aussi la réactivité par rapport à la situation économique difficile que rencontrent aujourd’hui beaucoup d’entreprises. Dès l’année dernière, nous avons fait le choix d’engager 340 millions d’euros supplémentaires par rapport à ce qui avait été prévu, d’investir dans les chantiers routiers, du bâtiment, des lycées pour relancer, ou accompagner en tout cas la commande publique. Ce sont des réalisations très concrètes qui ont été faites tout au long de l’année 2010 et qui ont permis, notamment avec le partenariat signé avec les communes, de voter plus de 50 millions de la collectivité régionale en direction des communes de la Réunion. L’objectif : être présent sur des opérations permettant de développer entre autres les équipements sportifs, culturels, le bâti scolaire.
Le grand chantier reste celui de la nouvelle route du Littoral. L’année 2013 est sensée marquer le début des travaux. Ce délai sera tenu ?
J’y crois vraiment. On avait aussi dit pour les accords de Matignon qu’ils ne seraient jamais signés. Il y a un engagement formel aujourd’hui de l’Etat, de l’Europe et de la région sur 2,2 milliards d’euros pour pouvoir amener des chantiers de cette importance. Donc ce que nous disons, nous le faisons.
Les critiques portent sur le fait d’avoir modifié le projet, d’en avoir fait une 2X3 voies. Que répondez-vous à ceux qui disent que ces travaux ne changeront pas grand chose ?
Il y a eu deux modifications fondamentales. Le premier projet prévoyait un péage que nous avons supprimé car il nous semblait injuste de demander aux Réunionnais de payer une deuxième fois et à chaque fois qu’ils auraient à emprunter cette route du Littoral. Ensuite, il était nécessaire, sur cette axe majeur de rajouter deux voies supplémentaires réservées au transport en commun.
Concernant le projet du trans-eco express, on ne parle plus de 2000 bus. Vous avez revu le projet à la baisse ?
Cela n’aurait aucun sens de mettre aujourd’hui 2000 bus sur le réseau routier. Le trans-eco express signifie qu’il y a nécessité d’avoir un maillage complet sur l’ensemble du territoire, dans toutes les communes et dans tous les quartiers, pour avoir un véritable service de transports en commun pour les Réunionnais. Pour cela, il y a deux choses à faire : 1) réaliser des infrastructures routières, des élargissements de voies, des aménagements de rond-point pour permettre aux bus qui seront mis en circulation d’utiliser d’autres voies que celles qu’ils empruntent à l’heure actuelle. Trente points prioritaires ont d’ores-et-déjà été définis et les premiers travaux débuteront en 2011.
Nous sommes déterminés, engagés à respecter les engagements et les délais. Nous le faisons d’ailleurs à un rythme accéléré car nous sommes conscients qu’il est nécessaire de faire avancer ces chantiers. Il s’agit surtout de faire en sorte que le retard qui a été accumulé tout au long des ces années d’immobilisme que nous avons connu, soit derrière nous et que nous soyons dans une démarche dynamique.