46 binômes sont engagés pour le second tour des départementales. L’heure est au travail de terrain pour convaincre les abstentionnistes et faire passer les consignes de vote pour le scrutin de dimanche.
92 candidats titulaires composent les 46 binômes encore en lice pour le deuxième tour des élections départementales qui se déroulera ce dimanche.
À La Réunion, 574491 électeurs seront appelés aux urnes dans 23 des 25 cantons de l’île (Seuls les binômes Dindar/Hoarau et Mussard/Baussillon ont été élus au premier tour).
L’heure est donc au travail de terrain pour les candidats encore en lice et leurs soutiens. Il ne leur reste que quelques jours pour convaincre les citoyens de voter pour eux. Et pour cela, plusieurs stratégies sont mises en place.
L’abstentionniste, cible principale
Après le premier tour, la préfecture met à disposition du public les listes d’émargement. Des groupes de travail des partis sont alors envoyés pour consulter ces documents et trouver les noms et les adresses de ces électeurs qui ne se sont pas déplacés.
Les candidats et les soutiens tenteront alors de convaincre ces récalcitrants à se déplacer dans les urnes.
Sachant que le taux d’abstention a été historiquement bas à La Réunion pour une élection locale (43,81%) - l’île faisant même figure de mauvaise élève sur le territoire national - si les abstentionnistes se déplacent en masse cette fois-ci, ils pourraient totalement faire basculer le scrutin.
Mariages de raison, alliances de circonstances
La convergence des divers intérêts créé des ponts entre les différents partis dans la course.
Ainsi, le Journal Télévisé d’Antenne Réunion - en mode Édition spéciale - est devenu le théâtre des échanges entre partis politiques.
Gilbert Annette a donc en premier tendu la main vers le LPA, appelant les socialistes et électeurs du parti de Thierry Robert d’unir leurs forces pour s’opposer à l’Union de la Droite.
Un appel à faire barrage à la droite qui a aussi été le mot d’ordre du PLR par la voix du maire du Port, Olivier Hoarau.
De son côté, Thierry Robert a refusé de donner de consignes de vote en faveur de la gauche ou de la droite. Il demande toutefois une mobilisation contre ses opposants qui viennent de la plateforme UDI/UMP/Objectif Réunion - qui s’appelle Union de la Droite.
Le curieux cas du canton 22
Sur ce canton allant de Saint-Joseph à Saint-Pierre en passant par Petite-Île, les alliances se sont rapidement formées autour du Progrès. Le binôme engagé au second tour composé de Yannis Payet et Fabienne Somnica a obtenu les soutiens des candidats déçus du premier tour, le duo sans étiquette Lauret/Lebon et celui de Gonthier/Suzanne du PCR.
Ils forment un front contre l’Union de la Droite, représenté par Marie-Paule Balaya et le maire de Petite-Île, Serge Hoareau, élu en 2014 sans étiquette et de sensibilité de gauche.
Celui-ci reste confiant pour le second tour.
Une droite confiante et unie
L’étiquette "Union de la Droite" est sortie largement en tête du scrutin de dimanche. Elle avait près de 53% des suffrages exprimés dans les 20 cantons où la plateforme était présente au premier tour.
En effet, à l’approche du second tour, sur les 23 cantons encore en lice, l’Union de la Droite à 18 binômes en ballotage dont 14 leur sont favorables - c’est-à-dire que les candidats sont en tête au sortir du scrutin du premier tour.
Le mot d’ordre est l’union, comme l’a affirmée Nassimah Dindar, seule candidate - accompagnée de son binôme Serge Hoarau - sous cette étiquette à avoir été élue conseillère départementale dès dimanche.
La présidente sortante du Conseil général a affirmé qu’elle serait sur le terrain auprès des candidats de la droite (UD comme UDI).
Didier Robert, sénateur et président du Conseil régional, du parti Objectif Réunion et architecte de l’Union de la Droite a lui aussi demandé la mobilisation de toutes les forces de sa famille politique.
L’électeur, clé du scrutin
Qu’il s’agisse de convaincre les quelques 300 000 abstentionnistes de venir dans les bureaux de vote ou de faire passer aux électeurs les consignes de vote, les partis sont repartis travailler sur le terrain en espérant pouvoir faire basculer le scrutin dans leur sens.
Pour autant, les votants seront les seuls à faire parler leur voix dimanche et les urnes rendront le verdict.