Pour son premier jour de visite sur le département, Christiane Taubira a fait le choix d’aller à la rencontrer des femmes victimes de violences conjugales. La Garde des Sceaux a visité un centre d’accueil de jour pour les victimes, un lieu de refuge pour ces femmes. Elle a toutefois annoncé que le téléphone "grand danger" ne sera pas opérationnel à La Réunion avant le 2ème semestre 2015.
Christiane Taubira est allée à la rencontre des victimes de violences conjugales ce mercredi à Saint-Denis. La Garde des Sceaux a pris le temps d’écouter le témoignage de sept femmes, toutes victimes des coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Tour à tour, elles ont raconté leur vécu et leur difficulté à prises au sérieux lorsqu’elles ont décidé de réagir.
A l’intérieur du centre d’accueil, la ministre de la Justice s’est entretenue seule avec ces femmes. Et les victimes ont ainsi pu livrer leurs peurs, tout en insistant sur les difficultés à porter plainte et à être entendue par la justice.
"On a l’impression que lorsque l’on porte plainte, nos plaintes n’aboutissent pas" déplore une victime. Christiane Taubira a pris note de ces témoignages.
Le téléphone "grand danger" pour éviter le pire
Un des outils qui pourrait aider ces femmes à alerter efficacement les secours en cas de danger se fait attendre sur le département. Il s’agit du téléphone "grand danger" : un GSM équipé d’un bouton discret.
Huguette Bello réclame le téléphone grand danger depuis plus d’un an. La présidente de l’Union des Femmes Réunionnaises (UFR) devra encore patienter car cet outil ne sera pas disponible avant le second trimestre 2015. "On a toujours un temps de retard. (...) On nous a dit que le téléphone grand danger ne sera pas disponible avant le deuxième semestre 2015" précise Huguette Bello. Avant d’ajouer : "la ministre Garde des Sceaux est embêtée que cela arrive si tard à La Réunion".
Interrogée à ce sujet, Christiane Taubira explique que ce problème est indépendant de sa volonté. "Il s’agit d’un marché public et il y a eu des obstacles techniques indépendants de notre volonté. Vous pensez bien que pour ma sensibilité particulière, l’extension de ce téléphone grand danger sur l’ensemble du territoire national va de pair avec son extension dans les Outre-mer".
Les associations réunionnaises devront donc attendre encore dix mois avant de pouvoir bénéficier des téléphones "grand danger".