Depuis 2018, plus de 500 Sri-Lankais ont accosté à La Réunion pour demander l’asile. Plus de la moitié d’entre eux ont été renvoyés vers leur pays d’origine. Cheladuraye en fait partie, il accepte de témoigner. Une enquête exceptionnelle à retrouver dans 52 minutes Actu au Sri Lanka.
Des centaines de Sri-Lankais ont quitté leur pays pour fuir la pauvreté et la crise économique.
Cheladuraye est arrivé à La Réunion le 24 décembre dernier avant d’être expulsé 18 jours plus tard.
"La vie est très difficile au Sri Lanka, il n’y a pas de travail. Quand je suis parti, j’ai contracté des dettes. Mon père étant malade, je suis le seul homme de la famille. Aujourd’hui je suis maçon, je dois travailler dans une exploitation de riz. Chaque jour je suis payé entre 2500 et 3000 roupies. ici nous travaillons pendant 3 mois, après nous devons à nouveau chercher du travail. C’est difficile pour moi, car j’ai contracté des dettes", confie Cheladuraye.
En effet , après avoir contacté ce qu’il appelle une "agence", mais qui est en réalité un véritable réseau de passeur, Cheladuraye a contracté une dette énorme. Pour rejoindre les côtes réunionnaises, les passeurs lui ont réclamé la somme d’un million de roupies, l’équivalent de plus de 2700 euros. Une somme qu’il doit aujourd’hui tenter de rembourser avec un salaire compris entre 2500 et 2700 roupies, soit 7 euros en moyenne.
"Dès que j’ai atterri, la personne de l’agence est venue dans ma maison et m’a demandé le reste de l’argent. Je n’en avais pas alors je lui ai donné le vélo de mon beau-frère. Les personnes de l’agence sont des Sri-Lankais, ils m’ont dit que si je ne donnais pas le reste de l’argent, ils me jetteraient dans la mer. À la Réunion je voulais travailler et envoyer de l’argent à ma famille", raconte Cheladouraye.
Cheladuraye avait placé tous ses espoirs entre les mains des passeurs. Le rêve de trouver une vie meilleure à La Réunion et d’un travail grâce auquel il aurait pu envoyer de l’argent à sa famille.
La lutte contre ces réseaux criminels est aujourd’hui l’une des priorités des autorités sri-lankaises, en collaboration avec la France. Depuis 2018, plus de 500 Sri-Lankais ont demandé l’asile à La Réunion. Plus de la moitié d’entre eux ont été reconduits dans leur pays.