Le 25 mai dernier, un homme en instance de divorce avait eu un geste de désespoir en mettant le feu à sa maison. Jugé en comparution immédiate, le procès du Saint-Andréen avait été renvoyé à deux reprises. Un des experts psychiatres avait conclu à l’abolition du discernement. Ce 7 juillet, le tribunal a décidé de l’hospitalisation d’office en psychiatrie du prévenu.
Dès sa première parution devant le tribunal correctionnel le 28 mai dernier, la santé mentale du prévenu était remise en question. Après s’être entretenu avec ses avocats, contre toute attente, il affirmait vouloir être jugé le jour même. Une réponse qui avait même surpris son avocat Me Rémi Boniface. La robe noire avait tapé du poing sur la table.
Pour rappel, le 25 mai dernier, le père de famille, supportant difficilement la séparation avait mis le feu à sa maison à Saint-André. Son fils, à l’intérieur au moment des faits, avait aperçu son père avec un jerrican qui déversait de l’essence dans plusieurs pièces, avant de craquer une allumette. Une voiture était placée devant la maison pour empêcher l’intervention des pompiers.
De plus, le père de famille tenait des propos incohérents, affirmant être en danger de mort et d’avoir échappé à quatre tentatives d’assassinat. Le procès avait été logiquement renvoyé pour une expertise psychiatrique au 25 juin. Seulement, le tribunal avait ordonné un nouveau renvoi demandant au psychiatre de se pencher sur la question de l’hospitalisation d’office. L’un des experts avait conclu à l’abolition du discernement. L’autre avait considéré que le prévenu était conscient de ses actes. L’expert évoque "une personnalité paranoïaque ", une "activité délirante" et une "dangerosité psychiatrique". Pour l’expert, le prévenu doit être hospitalisé dans une unité psychiatrique. Une expertise que "conteste" l’intéressé.
À l’audience, son addiction aux jeux, ses problèmes d’argent sont mis en avant et seraient la cause du divorce. Le prévenu n’est pas de cet avis. "C’est totalement faux", lâche-t-il.
D’après ses dires, sa femme n’aurait pas été fidèle. "J’étais dans une souffrance psychologique. Je n’aurais jamais mis le feu à cette maison que j’ai contrsuite depuis 1998 de mes propres mains, précise le prévenu. Je l’ai fait parce que j’étais dans une souffrance physique et psychologique. À l’hôpital, on m’a donné des cachets. Je savais que mon fils allait sortir, dès qu’il verrait la fumée".
De son côté, la mère de famille ne cache pas sa peur. "Les enfants sont dans le déni. Je ne sais plus comment vivre. En 45 minutes, tout est parti en fumée. Il n’y a plus rien, plus aucun souvenir", précise la victime.
"Son fils était à l’intérieur. Le risque de mort était évident, avance pour le parquet Fanny Gauvin. Il y a des analyses médicales. L’une qui dit qu’il est responsable pénalement. L’autre non. Tout ce qui compte pour lui aujourd’hui à l’audience est de justifier son acte. Il n’y aucun réveil émotionnel. Ce qui laisse penser qu’il est toujours dans ce délire paranoïaque". La parquetière demande une hospitalisation d’office.
En prenant la parole en dernier, le prévenu a eu un mot pour ses enfants. "Je suis en prison. Je pense à eux tous les jours. Je leur demande pardon"
Après avoir délibéré le tribunal a reconnu que le prévenu souffrait de trouble psychologique et a décidé de son hospitalisation d’office en psychiatrie.