Le mercredi 18 novembre 2020, un employé du TCO âgé de 60 ans se rendait au commissariat du Port affirmant avoir été victime d’une attaque à caractère terroriste au niveau de l’avenue Rico Carpaye au Port. Jugé aujourd’hui pour "dénonciation d’un délit imaginaire", il a été condamné à une peine de mois de prison avec sursis.
Le 18 novembre 2020, Michel Eckert, blessé par une arme blanche, assurait aux policiers qui ont recueilli sa déposition qu’il avait désarmé l’homme menaçant avant de prendre la fuite. D’après ses dires, il affirme avoir été attaqué par un homme armé d’un couteau criant "Allah Akbar"
Confondu par ses empreintes, les enquêteurs avaient fini par conclure que le couteau avait été directement acheté par le plaignant.
D’importants moyens policiers avaient été mobilisés au Port après sa dénonciation des faits, qui se sont avérés être entièrement fictifs.
À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Saint-Denis avait décidé de poursuivre Michel Eckert pour "dénonciation d’un délit imaginaire". Des faits passibles d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.
Le procès devait se tenir en février dernier mais avait été renvoyé. Une expertise psychiatrique avait été ordonnée. Dans ses conclusions, le médecin conclut à une altération du discernement du prévenu au moment des faits. "Il n’a pas eu la ressource psychologique autre que de se présenter comme une victime pour attirer l’attention de ses proches", avance son avocat qui plaide la relaxe et parle d’un homme "en souffrance psychologique".
Le prévenu, Michel Eckert ne cache pas avoir voulu mettre fin à ses jours ce 18 novembre 2020. "Il n’a pas pu aller au bout de son acte et se présente comme une victime", rappelle son conseil.
Ce jour-là, l’agent du TCO retourne sur le terrain et affirme n’avoir rien prévu. Il aurait été emporté par son histoire. Après avoir retiré de l’argent, il achète un couteau. "Je pensais mettre fin à mes jours. J’était convaincu de mon histoire", précise l’homme décoré de la légion d’honneur. À l’entendre, il est dépassé par son histoire et est dans un tel état d’esprit qu’il ne se rend pas compte que son imagination dicte ses paroles.
"Il aurait élaboré toute une histoire sans être conscient de ce qu’il disait. Une espèce de dictée automatique", avance le procureur Éric Tufféry. Le représentant du ministère public ne cache pas ses doutes sur la version du sexagénaire. En relisant les déclarations du prévenu, il parle d’un "déroulé extrêmement précis". "Vous avez imaginé, inventé de toutes pièces avec moult détails une histoire dont vous êtes la victime. C’est un roman de gare et un auteur de roman de gare sait ce qu’il écrit", insiste le procureur qui requiert une peine de 5 mois de prison assortie du sursis probatoire avec une obligation de soins.
Le prévenu a été condamné à une peine de 2 mois de prison avec sursis. Le tribunal a considéré que Michel Eckert avait consciennce des faits qu’il comcommettait. La condamnation ne serait pas inscrit à son casier judiciaire.