Le gouvernement maintient le cap de sa politique à l’égard des Roms malgré les réprobations. Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, se rendent ce mardi 31 août à Bruxelles pour tenter de convaincre la Commission européenne de la légalité des expulsions des Roms.
La France doit s’expliquer ce mardi devant la Commission européenne sur les expulsions des Roms. Deux ministres, Besson et Lellouche ont été mandatés par Paris pour justifier sa politique de l’immigration. « Nous comptons examiner les instructions données par la France aux préfets pour examiner la situation des Roms avant de les expulser », explique-t-on à Bruxelles. En d’autres termes, la Commission souhaite vérifier la conformité des opérations d’expulsions pratiquées en France avec la directive de 2004 fixant les conditions dans lesquelles un Etat membre peut déroger à la liberté d’établissement et de circulation dans l’Union. La Commission demande notamment à Paris des chiffres précis sur les expulsions. Pour sa part, l’Union européenne préfère privilégier l’« intégration des Roms dans le pays qu’ils ont choisi pour vivre et travailler ». Une position qui va à contre-courant de la politique française.
Un rapport sur les explications fournies par les deux ministres français doit être remis demain aux autres commissaires de l’Union. « Aucune décision n’est à attendre dans l’immédiat », prévient la vice-présidente de la Commission chargée de la Justice et des droits fondamentaux, Viviane Reding.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux s’en est pris à la patronne du PS, Martine Aubry, lundi fustigeant son discours de la Rochelle. L’évacuation d’un camp à Villeneuve-d’Ascq jeudi dernier a été lancée, à la demande de Martine Aubry, a-t-il indiqué. « Elle aurait pu être arrêtée à tout moment si elle l’avait souhaité. Or il n’en a rien été. Y aurait-il donc la semaine la Martine Aubry de Lille et le week-end la Martine Aubry de La Rochelle ? », tacle Brice Hortefeux.
S’appuyant sur un récent sondage accréditant le soutien majoritaire des Français en faveur de la politique gouvernementale sur les Roms, le ministre de l’Intérieur a dénoncé « le gouffre béant qui existe entre les élites politico-médiatiques parisiennes et le peuple français ».
Depuis le discours de Nicolas Sarkozy le 30 juillet à Grenoble, 128 camps illégaux occupés par des ressortissants roumains ou bulgares ont été démantelés et 977 Roms ont été « raccompagnés dans leur pays d’origine ».