Soupçonné de conflit d’intérêt, le ministre du Travail Eric Woerth avait été entendu par la brigade financière le 29 juillet dernier. Et très bientôt, c’est au tour du tribunal de Nanterre de l’interroger pour le même motif.
Selon le journal en ligne
Lepoint.fr, dans son édition de ce mercredi 25 août, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, envisage très prochainement demander une nouvelle autorisation au Conseil des ministres en vue d’une nouvelle audition d’Eric Woerth.
D’après l’hebdomadaire, le procureur Courroye souhaiterait interroger M. Woerth sur ses relations avec Patrice de Maistre, l’homme de main de la milliardaire Liliane Bettencourt. Une information jusqu’ici tenue au secret par le parquet de Nanterre.
L’actuel ministre du Travail devrait s’expliquer sur le flou entourant l’embauche de son épouse par Patrice de Maistre et l’attribution, trois mois plus tard, de la Légion d’honneur à ce patron de sa femme. Florence Woerth avait été embauchée chez Clymène en 2007, par l’intermédiaire de M. De Maistre et à la demande de son mari, pour gérer la fortune de Liliane Bettencourt.
A maintes reprises, Eric Woerth nie en bloc toutes ces accusations portées à son encontre. Il dénonce un acharnement destiné à faire capoter sa réforme des retraites, dont les débats à l’Assemblée devront débuter ce mardi 7 septembre.
Par ailleurs, hier mardi, l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, à l’origine des accusations de financement politique illégal portées contre le ministre Woerth, a été convoquée à la brigade financière de Paris. Elle a été interrogée dans le cadre de l’enquête préliminaire pour "atteinte à la vie privée" ouverte après la découverte d’enregistrements clandestins qui avaient été réalisés au domicile de Liliane Bettencourt.
Selon son avocat, Me Antoine Gillot, sa cliente a également dû s’expliquer sur " les 400.000 euros d’indemnités que lui a versés Françoise Bettencourt-Meyers lors de son licenciement ". Son audition a duré plusieurs heures, soit presque tout l’après-midi, au siège de la brigade financière, à Paris.