Luc Chatel envisage une réforme "en profondeur" du baccalauréat dont l’instauration de notes plancher pour l’obtention du diplôme. Le ministre de l’Education nationale veut "redonner ses lettres de noblesse" à l’examen.
Le taux de réussite en trop grande croissance a paru suspect ; il est passé de 73,5% en 1960 à 85,8% en 2010. "Est-ce normal qu’un quart des élèves qui ont la mention très bien l’ont exclusivement grâce à des notes dans leurs disciplines optionnelles ?" C’est l’interrogation de Luc Chatel qui entend prendre des mesures pour "sauver le bac". A l’origine de la polémique, la divulgation des sujets pour l’épreuve de mathématiques du bac S en 2011.
Les correcteurs du baccalauréat ont reçu une circulaire du ministère leur demandant en substance d’accorder le diplôme aux candidats ayant obtenu une moyenne de 9/20 au lieu du traditionnel 10/20.
"Recentré sur l’essentiel"
Mais la notation n’est qu’un point de la réforme proposée par le ministre de l’Education nationale qui souhaite redonner un coup de fouet à l’examen "à bout de souffle". Parmi ses propositions, il évoque des notes éliminatoires mais aussi des sanctions "plus efficaces et plus dissuasives". Les commissions de disciplines sont également au cause : elles "ne fonctionnent pas" et "s’organisent bien trop tard" selon Luc Chatel. Concrètement, l’examen serait allégé et les épreuves seraient centrées sur "un noyau dur".
Les options et épreuves facultatives seraient clairement réduites pour laisser place à un contrôle continu renforcé. Le ministre souhaite que le baccalauréat soit "recentré sur l’essentiel".
Les lycéens de l’UNL, les parents de la FCPE et l’Unef s’opposent au projet et y voient "un tribunal d’exception". Les candidats soupçonnés de fraude "n’auraient pas accès à une défense équitable" si les propositions du ministre étaient validées selon l’Unef.
Dans la vidéo jointe, retrouvez les réactions d’élèves réunionnais et de professionnels.