Lors de ce troisième jour de procès pour viol en réunion et agression sexuelle, la parole va être donnée aux avocats pour les plaidoiries.
Troisième jour d’audience à la Cour d’assises de Saint-Denis. Depuis lundi, les jurés se penchent sur une sordide affaire de viol en réunion et d’agression sexuelle. Dans ce dossier : une victime, Florence âgée d’une vingtaine d’années et 7 accusés parmi lesquels figurent l’ancien petit ami de la jeune femme Jonathan Madeleine.
Ce dernier est accusé d’avoir drogué au rivotril sa petite amie de l’époque et de l’avoir "livré" aux agissements criminels de 6 de ses dalons qui l’ont tour à tour violé lors d’une soirée de juillet 2009. La scène est intégralement filmée par l’un des jeunes hommes présents. C’est par cette vidéo que toute l’affaire a éclaté. En février 2010, Florence découvre ses images et en même temps l’horreur qu’elle a subi. Au moment des faits, elle est sous l’emprise de la drogue et n’a gardé aucun souvenir de cette terrible soirée. Prenant conscience du viol collectif dont elle a été victime, elle porte alors plainte et identifie sans problème les auteurs du crime qu’elle connaissait bien.
Depuis lundi, les accusés se sont succédés à la barre. S’ils reconnaissent les faits, la grande majorité ne semble pas avoir pris acte de leur gravité. Parlant "d’une fille facile", aucun d’entre eux ne prend la mesure de la souffrance infligée à la victime. L’empathie ou les regrets leur sont étrangers. Seul Mickaël Maillot, qui n’a pas touché la jeune femme, mais a prêté sa chambre comme lieu de crime, semble avoir reconnu la monstruosité des actes commis.
Tous les accusés se renvoient la balle. Les six dalons ont désigné Jonathan Madeleine, le petit ami de l’époque de la victime, comme ’l’instigateur de cette tournante. Un rôle d’organisateur qu’il refuse d’endosser, malgré le faisceau d’indices qui l’accuse. Devant la cour, son insolence et sa confiance frise l’inconscience. Il n’hésite pas à remettre en doute la parole de la victime et s’attache à affirmer qu’il n’était pas son petit ami. Il va jusqu’à se considérer comme une victime et assurer qu’il a agi "sous la pression de ses dalons".
"La jeune femme était une amie du groupe et avait eu précédemment des relations avec plusieurs personnes de ce groupe, elle savait ce qu’elle allait trouver dans cette maison", estime Maître Mickaël Nativel, l’avocat de Jonathan Madeleine.
Pour la victime, soutenue par sa mère et sa soeur, ce procès est une douloureuse épreuve, pourtant nécessaire à sa reconstruction. Ce mercredi, la parole va être donnée aux avocats pour les plaidoiries de la partie civile.