Agé de 66 ans, un psychiatre comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Saint Denis pour "abus de faiblesse sur une personne vulnérable", en l’occurrence l’une de ses anciennes patientes. A l’origine de cette affaire : une plainte a été déposée dans le courant de l’année 2005 contre le docteur Jean-François Reverzy pour "viol et agression sexuelle" mais le prévenu avait alors bénéficié d’un "non-lieu". Hier encore, le psychiatre a nié toute relation sexuelle avec son ancienne patiente mais il reconnaît l’avoir hébergé. Il risque deux ans de prison avec sursis.
Après plus de cinq heures d’audience, le Procureur a requis une peine de deux ans de prison avec sursis à l’encontre du docteur Jean-François Reverzy. L’affaire a éclaté dans le courant de l’année 2005 lorsque ce psychiatre a été accusé de viol et agression sexuelle par l’une de ses patientes. Alors âgée de 34 ans, la victime présumée avait alors porté plainte contre son docteur : professeur d’anglais et atteinte de troubles bipolaires, elle affirme avoir eu des relations sexuelles avec son psychiatre, à trois reprises. Hospitalisée trois semaines dans le service du Docteur Reverzy à Saint Pierre, la jeune femme a ensuite passé un contrat thérapeutique avec le psychiatrique et la patiente était appelée à rencontrer le docteur plusieurs fois par semaine.
En 2005, le premier procès du docteur concernait des faits de viol mais à l’époque, le non-lieu a été prononcé par la doyenne des juges d’instruction Brigitte Lagière. Depuis, les faits ont été requalifié en "abus de faiblesse sur une personne vulnérable". La victime accuse le médecin d’avoir profité de sa faiblesse psychologique pour obtenir des faveurs sexuelles. Appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Saint Denis hier, Jean-François Réverzy a de nouveau nié toute relation sexuelle avec son ancienne patiente.
"C’est la première fois que je suis pris dans un tel processus (...). C’est éprouvant. Je ne pense pas avoir fait d’erreur, j’ai agi comme un médecin, en mon âme et conscience. Je n’ai jamais dérapé" affirme le docteur Jean-François Réverzy. Avant de poursuivre : "c’était une aventure thérapeutique, c’est à dire un travail un peu différent de ce que l’on fait à l’ordinaire. C’est pour nous une leçon, mais c’est aussi une aventure et une épreuve dans laquelle il y a des risques. J’ai assumé les risques et malheureusement, je les ai subi ".
Durant cette audience qui a duré plus de cinq heures, la partie civile représentée par Maître Raffi et Maître Katz a mis en avant les fautes professionnelles commises par le docteur Réverzy qui a laissé sa patiente dormir dans un local lui appartenant. Même si le psychiatre reconnaît avoir hébergé son ancienne patiente, il est resté ferme en affirmant ne jamais avoir entretenu des relations sexuelles avec la jeune femme.
Les avocats de la victime présumée ont également insisté sur le fait que leur cliente est selon eux "complètement détruite". Ils affirment qu’elle se trouve aujourd’hui "dans un état psychologique instable".
Les juges rendront leur délibéré le 12 juillet prochain. D’ici là, toutes les pièces du dossier seront examinées de près, tout comme les dernières déclarations effectuées par la plaignante et le docteur Jean-François Réverzy lors de l’audience qui s’est tenue le mercredi 31 mai.