Depuis hier, un quadragénaire a pris place dans le box des accusés de la cour d’assises, accusé du viol de sa fille lorsqu’elle avait 5 ans.
L’homme est jugé depuis hier à la cour d’assises de Saint-Denis. Il est accusé d’avoir violé à deux reprises sa fille alors que cette dernière était âgée de 5 ans. Les faits remontent à 2003. Arrêté en mars 2010 après que la jeune fille l’ait dénoncé auprès des services sociaux, le père de famille a tout d’abord reconnu les faits. Mais de nouveau interrogé quelques mois plus tard, il a alors nié les faits en bloc, évoqué un complot fomenté par son ex-femme.
Les examens gynécologiques pratiqués pour les besoins de l’enquête ont pourtant accrédité les dires de l’adolescente. En 2010, la jeune fille apportait aux enquêteurs des éléments complémentaires en mettant en cause l’un de ses oncles.
Hier, à l’issue de la première journée d’audiences, Maître Frédéric Hoarau, avocat de l’accusé estimait que des détails ne correspondaient pas entre le témoignage de la jeune fille et celui de son père. "Vous avez une plaignante qui dit "cela s’est toujours passé dans la chambre", alors que Louis Paulin dit que cela s’est toujours passé sur le canapé. Ce sont des détails sur lesquels on peut difficilement se tromper lorsqu’on a été fortement traumatisé", a déclaré l’avocat, avant de conclure "Devant la pression il a dû inventé des faits".
Pour la défense, la parole de la victime est peu crédible car elle modifie ses déclarations. "On a une jeune fille qui n’est pas crédible", considère Maître Frédéric Hoarau.
Maître Stéphanie Saint-Bertin est chargée de représenter la victime présumée de cette affaire. Pour l’avocate, et si le discours de sa cliente peut varier, c’est avant tout lié au traumatisme qu’elle a subi. "C’est une position qui affaiblit grandement ma cliente, c’est là dessus que va appuyer la défense, mais même si elle revenue sur ses premières déclarations, cela ne veut pas dire que c’était faux, la psychologue l’explique très bien. "
Si aujourd’hui, l’adolescente qui a vécu eu une situation familiale extrêmement difficile reste très fragile, elle veut avant tout "la reconnaissance de son statut de victime", explique son avocate. La deuxième journée de ce procès aux assises s’ouvre aujourd’hui.