Après l’évacuation d’un détenu de la maison d’arrêt de St-Pierre tombé d’une pyramide humaine en tentant de récupérer un colis sur le toit, les surveillants ont réclamé la pose de filets anti-projections ce matin.
Comme annoncé hier sur Linfo.re, plusieurs détenus ont formé une pyramide humaine dans la cour de la maison d’arrêt de Saint-Pierre. Un surveillant les surprend et donne l’alerte. Paniqués, plusieurs "maillons" de la chaîne humaine se désolidarisent. L’homme au sommet chute lourdement, sa tête heurtant le rebord d’un mur.
"Il a eu beaucoup de chance", assure David Calogine, secrétaire général UFAP-UNSA Justice Réunion-Mayotte, "il a quitté l’établissement sous aide respiratoire, les nouvelles aujourd’hui sont rassurantes, une commotion à la tête et une grosse coupure au doigt."
Selon les témoins de la scène, le détenu à la tête de la pyramide pourrait n’être qu’un exécutant qui aurait été poussé à se mettre ainsi en danger suite à des pressions d’un autre homme incarcéré.
Le responsable syndicaliste souligne : "C’est un incident grave, il aurait pu perdre la vie. Les personnels, premiers responsables de la sécurité des détenus auraient pu être mis en cause."
Il déplore : "la sécurité de l’établissement a encore été mis à mal." Et ce matin, les surveillants ont exprimé leur colère. "Il y a eu une action forte de la part des personnels, ils ont refusé d’ouvrir le quartier avant d’avoir pu discuter avec le directeur", raconte David Calogine.
Mais le secrétaire général UFAP-UNSA Justice Réunion-Mayotte se félicite d’une issue peut-être trouvée. "La mission Outre-mer aurait débloqué 135 000 euros pour travailler sur des filets anti-projections. Il faudra un an de travaux", rapporte-t-il, exprimant une certaine satisfaction : "ça faisait 6, 7 ans qu’on demandait de pouvoir sécuriser ainsi l’établissement."
Par ailleurs, le responsable syndical a souhaité réagir à l’évocation de l’autorisation des GSM dans les cellules : "aujourd’hui, il n’en ont pas et ils réussissent à se faire livrer des choses. Cela pourrait être dramatique et dangereux pour nous."