Après le témoignage d’Alexandre, c’était au tour de Catherine Thélahire de répondre aux questions du Président du jury et des avocats de la défense. Les propos de la mère de famille sont fidèles à ses déclarations antérieures. Une nouvelle fois, elle insiste sur la confiance qu’elle et son époux portaient à Guillaume Maillot, l’homme qui a approché son enfant avant l’enlèvement. Catherine Thélahire décrit également la terreur dans laquelle ses enfants ont été plongés.
Comme son fils, Catherine Thélahire a dû parer aux attaques de la défense ce jeudi. Interrogée par le Président du jury sur les séjours d’Alexandre à Salazie, la mère martèle les propos qu’elle tient depuis des années : " Mon mari et moi ne voulions pas perturber le rythme scolaire d’Alexandre et de son petit frère Corentin, c’est pour cela que nous avons décidé de les confier à leur oncle et leur tante qui résidaient à Hell-Bourg au moment des faits". Elle ajoute encore : "Nous avons autorisé deux retraites car Alexandre préparait sa confirmation".
C’est dans ce contexte qu’Alexandre a fait la connaissance de Guillaume Maillot, comme l’explique sa mère à la barre : "Nous n’avions pas de raison de douter de ce garçon. La tante d’Alexandre connaissait très bien sa famille et il était déjà venu chez ma belle-soeur". La mère précise aussi qu’une distance a été mise entre Alexandre et le groupe de prière qu’il fréquentait : "A un moment, l’intérêt de Guillaume Maillot pour notre fils nous a paru étrange. Alors nous avons pris la décision de ne plus l’envoyer en retraite. Il nous semblait que notre choix avait été compris".
Après avoir pointé les oublis inexpliqués d’Alexandre, Maître Nicolas Normand s’interroge sur l’attitude des parents au moment des faits. L’avocat ne fait pas de détour et demande à la mère pourquoi il lui a fallu tant de temps pour s’inquiéter. Il veut aussi savoir si Catherine Thélahire en a voulu à la tante d’Alexandre, dans la mesure où l’embrigadement du garçon s’est fait pendant qu’il était à Hell-Bourg. A cette question, Catherine Thélahire, répond avec franchise : "Oui, au début je lui en ai voulu. Mais quand il arrive ce genre de chose, on en veut à la terre entière, on s’en veut à soi-même car on réalise qu’on n’a pas vu assez tôt".
Ayant écouté avec attention les débats, Maître Gilbert Collard qui représente les intérêts de la partie civile s’approche de sa cliente, et lance une boutade aux avocats de la défense : "J’essaierai de ne pas adopter le ton du professeur". Il demande à la mère de se livrer une fois de plus sur l’agitation autour d’Alexandre et sur les conditions qui ont permis à la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" d’approcher le jeune Alexandre. Pour la mère, il n’y a pas de doute, les fidèles de Juliano Verbard, Guillaume Maillot en tête ont joué sur la piété de sa famille et leur implication dans la vie de l’Eglise pour les atteindre.
Elle s’exprimera demain sur le second enlèvement qui a eu lieu le 3 août 2007, au domicile des Thélahire à Saint-Denis.
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe le déroulement de ce deuxième jour de procès devant la cour d’Assises de Saint Denis.