Hier, les victimes de l’ancien curé de Bras Panon ont dû affronter l’homme qui les a fait souffrir durant leur enfance. Une épreuve difficile qui a fait remonter bien des souvenirs douloureux. Un jeune homme a accepté de témoigner.
Aujourd’hui adulte, Martin (prénom d’emprunt) attendait la vérité lors du procès de Michel Tual. Le jeune homme a été surpris par le comportement du prévenu qui a nié en bloc les faits graves qui lui sont reprochés. L’attitude de l’ancien curé de Bras Panon et de Sainte-Rose a choqué les victimes présentes à l’audience.
Aujourd’hui âgé de 75 ans, cet ancien prête a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et il doit maintenant purger une peine de cinq ans d’emprisonnement. Placé sous mandat de dépôt, le vieil homme a quitté le tribunal correctionnel de Saint-Denis menotté hier soir, direction la prison.
Pour Martin, ce procès aura été une épreuve à surmonter car il regrette de ne pas avoir dénoncé les agissements de cet ancien curé, "plus tôt". Il a osé briser la loi du silence grâce à son ami, le premier à avoir eu le courage de porter plainte.
"Je m’excuse de n’avoir rien dit plus tôt. (...) Aujourd’hui, je trouve que la décision est bonne car il ne pourra pas continuer ce qu’il a commencé".
Pour Martin, ce procès a été marqué par les mensonges du prévenu. "Voir un prêtre mentir... On ne voit pas ça tous les jours. Je suis plus désolé pour lui qu’autre chose" déclare le jeune homme encore abasourdi par les déclarations de Michel Tual face au juge.
"On essaye d’oublier mais c’est pas facile, on essaye de mettre ça dans un coin de sa tête (...) mais on n’oubliera jamais" explique simplement Martin, marqué à vie.
Victime d’agressions sexuelles, ce jeune homme invite "toutes les personnes qui ont été victimes de ce prêtre à le dénoncer". Il insiste sur le fait qu’"il ne faut surtout pas garder le silence quand on est victime"...
Interrogé sur le fait que Michel Tual a nié les faits à la barre, Martin ne cache pas sa colère face à l’attitude de cet ancien curé. "J’ai pu contenir ma rage car on était dans un tribunal mais si on était autre part, je crois que le lui aurais sauté dessus" reconnaît Martin, traumatisé par les actes subis durant son enfance.