Un couple de sexagénaires, accusé de proxénétisme hôtelier et blanchiment de fraude fiscale, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’immeuble du 8 rue du Butor, a également été saisi par la Justice.
Le mari et la femme sont propriétaire de 85 logements, dont 36 aux 6 et 8 rue du Butor. Vingt appartements auraient servi à loger des prostituées depuis plusieurs années. Le couple percevait de l’argent liquide comme paiement des loyers et ils n’ont pas déclaré ces revenus à l’administration fiscale. Au total, leur patrimoine s’élèverait à 769.000 euros.
Poursuivi pour proxénétisme hôtelier et blanchiment de fraude fiscale, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné le couple à un an de prison avec sursis. L’immeuble du 8 rue du Butor et une voiture du couple ont également été saisis. Une jeune femme était poursuivie pour racolage dans ce dossier, elle a écopé d’un mois de prison avec sursis.
Pour rappel, en juin 2012 les riverains se sont plaints de nuisances sonores (klaxons, musique et "bruits féminins"). La police a donc mené une enquête et une quinzaine de femmes ont été identifiées comme étant des prostituées. L’une d’entre elles a été poursuivie pour racolage.
Lors de leur procès qui s’est tenu le 14 mai dernier, le couple de sexagénaires, a nié connaître l’activité de ces femmes alors "que tout le quartier le savait y compris les enfants", déclare le président du tribunal. Le couple continue à nier les faits même quand le président leur montre des photos de femmes en tenues équivoques à la fenêtre de leur immeuble.
Mais la femme a tenu tête au président du tribunal, au procureur et même à son avocat en haussant le ton. Quant à son mari, il est resté silencieux à côté de sa femme, les bras croisés. Il soutient son épouse quand on lui demande son avis.
L’épouse est décrite comme une femme "agressive" et "parfois violente" par certaines prostituées. Une d’elles assure que la sexagénaire la traitait de "putain". Le couple aurait par ailleurs hébergé des prostitués dans une pension au 6 rue du Butor en 1992 avant que l’immeuble ne soit construit.
Le procureur avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre des sexagénaires et la saisie des deux immeubles des 6 et 8 rue du Butor.