Les révélations de Petit Lys d’Amour, le duel magistral entre Aubry et Hoarau, les larmes de Yann Morvan à la barre...En 5 jours, le procès de l’évasion de Juliano Verbard a livré son lots d’émotions et de revirements de situation.
Ouvert lundi dernier à la cour d’assises, le procès de l’évasion du gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" très attendu n’a pas failli à ses promesses. Les 5 jours d’audience ont été riches en rebondissements et en émotions. Mardi, Juliano Verbard s’exprime à la barre et passe alors aux aveux. Il n’a jamais vu ni entendu la Vierge, comme il le faisait croire à ses disciples (cf linfo.re : Verbard : Je n’ai jamais eu de visions). Il affirme que c’est l’ordre de Saint-Charbel qui a voulu le convaincre qu’il avait des visions, et qu’il a fini par y croire lui-même.
Cette déclaration choc laisse ces anciens adeptes effondrés. Fascinés par la personnalité et le pouvoir supposé de leur gourou, ils ont pris tous les risques pour le faire évader de la prison de Domenjod le 27 avril 2009. Attristés, ils prennent conscience qu’ils ont été trompés et ne cachent pas leur amertume devant la cour.
Deuxième moment marquant de cette semaine de procès : la passe d’armes entre Monseigneur Gilbert Aubry et l’avocat de la défense le Bâtonnier Georges André Hoarau. Cité à témoigner par le bâtonnier, l’évêque de la Réunion ne mâche pas ses mots et affirme que l’Eglise a joué son rôle dans cette affaire, en tirant la sonnette d’alarme sur le risque de dérives sectaires à plusieurs reprises (Verbard : Aubry avait alerté contre les dérives sectaires). Le représentant de Juliano Verbard pointe la responsabilité de l’Eglise, mais il est renvoyé dans les cordes par Mgr Gilbert Aubry.
Après avoir été attaqué à distance par la défense, la principale victime dans ce procès Yann Morvan, pris en otage le jour de l’évasion, a fait le déplacement pour témoigner à la barre. Ce matin, il a livré sa version des événements. Menacé de mort, braqué, aspergé d’essence, le pilote raconte son calvaire et ne peut retenir son émotion (cf linfo.re : Les pleurs de Yann Morvan à la barre).
Cette première semaine d’audience s’est déroulée sous haute tension entre colère et déception. La prochaine semaine de procès qui commencera mardi prochain s’annonce tout autant captivante.