Appelée à la barre, la tante d’Alexandre doit aujourd’hui s’exprimer sur le rapprochement entre Guillaume Maillot et son neveu en 2007. La tante qui déclarait à l’époque avoir participé à une "réunion" en présence de Juliano Verbard réfute toutes ses déclarations antérieures. Sans doute oppressée par la présence des parents de la victime, la tante a nié en bloc sa participation à une séance de prière avec le gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie".
Les bras croisés, la voix tremblante, la tante d’Alexandre se lève à l’appel de son nom et se dirige vers le président de la cour d’assises de Saint-Denis. Avant de répondre aux questions de l’accusation, elle tend une feuille de papier au président Michel Carrue. Sur ce document figure l’analyse d’un expert psychologue qui juge l’état psychique de la quadragénaire fragile et demande à la cour de la ménager au regard des éléments contenus dans ce rapport .
A la lecture de ses déclarations passées, la tante botte en touche et explique qu’elle n’a pas compris l’engrenage dans lequel son neveu s’est laissé prendre. Dans ses précédents témoignages aux forces de l’ordre, elle indiquait pourtant avoir accompagné le jeune Alexandre à une réunion le 27 juin 2007. Ce jour-là, Juliano Verbard revêtait un habit de prêtre, et se présentait comme un évêque, selon ses dires.
Cette audience est un moment éprouvant pour la tante qui marquera plusieurs moments de silence évitant de peu une crise de larmes. Confrontée à ses propres contradictions, Mme Chabuel perd pied et finit par dire qu’elle était malade à l’époque, que ses esprits n’étaient pas clairs, en somme qu’elle ne disposait pas de toutes ses facultés pour prendre toute la mesure des événements qui se déroulaient sous ses yeux.
Face à ce témoin fragilisé, les avocats de la défense s’engouffrent dans la brèche et évoquent la responsabilité morale de la tante dans cette affaire. Le ton monte alors entre la partie civile et la défense. Paniquée, Mme Chabuel bégaie et se laisse peu à peu dépasser. Maître Collard est contraint d’intervenir. L’avocat marseillais convient de ces propos alambiqués mais rappelle aussi que la tante n’a pas participé aux deux enlèvements d’Alexandre et rend ainsi au témoin son statut de victime.