Le procès fleuve de Juliano Verbard et de ses complices a débuté aujourd’hui devant la cour d’Assises. Ce matin le tribunal a entendu les témoignages des principaux protagonistes de cette affaire. L’après-midi était consacré aux expertises psychologiques de six des quatorze accusés.
Le procès hors norme de l’évasion de Juliano Verbard s’est ouvert ce matin. Le premier jour de ce procès qui va durer deux semaines, a été marqué par l’absence des parties civiles dans la salle d’audience cet après-midi. Un défaut de présence qui n’a pas manqué d’irriter certains avocats de la défense. Yann Morvan, le pilote de l’hélicoptère forcé à participer à l’évasion, est en mission à l’étranger. Stéphane Libel, le mécanicien qui l’accompagnait, est actuellement en stage et leurs avocats n’ont pas assisté aux débats cet après-midi.
Les avocats de la défense ont alors demandé le renvoi du dossier à une audience ultérieure, "ça me semble un minimum de respect de la Justice de venir puisque la Cour européenne des Droits de l’Homme a un principe, c’est le fait que les accusés puissent être confrontés à tous les témoins du dossier. Là ça me semble être un peu tronqué. Ils risquent de lourdes peines et j’estime que le procès n’est pas équitable dans la mesure où les accusateurs ne sont pas là", a déclaré Maître Catherine Moissonnier, avocate d’Alexin Michel.
Finalement, le juge prend la décision de continuer le procès. Les experts psychiatres ont défilé à la barre pour dresser le profil psychologique du principal accusé, Juliano Verbard. L’étude dépeint le gourou comme un homme pacifié, délivré et détaché de la secte dont il s’est complètement coupé depuis son dernier procès en 2011.
"Je suis ravi que Juliano Verbard soit enfin attaqué au lieu d’être protégé, couvert d’une façon stupide comme les autres procès auxquels j’ai assisté", a déclaré Maître Nicolas Normand, avocat de Juliano Verbard. Il a ajouté par ailleurs que "Verbard a toujours été présenté comme un extrême manipulateur. On a oublié qu’il avait 18 ans au départ. Il n’est ni un diable, ni un manipulateur, ni un martyr comme la secte voulait à l’époque le présenter".
Pourtant, certains persistent à croire que ce changement de personnalité n’est que pure manipulation. La poursuite du procès permettra certainement de le déterminer. Quant à l’étude psychologique de Fabrice Michel, elle montre un jeune perdu et dévoué à son amant Juliano Verbard.
Le profil des six des quatorze accusés était étudié aujourd’hui. Les analyses se poursuivront demain matin.