Victime d’une infection nosocomiale alors qu’elle subissait une liposuccion, une femme doit faire face au chirurgien qui l’a opérée au Tribunal ce mardi.
"Je suis angoissée, stressée mais j’espère que cette audience permettra d’en finir avec cette histoire". Marie-Elise a longtemps attendu ce procès. Lors d’une audience civile prévue ce mardi, la Réunionnaise sera confrontée au chirurgien esthétique qui l’a opérée il y a quatre ans, dans une clinique privée.
Cette intervention ratée a marqué à jamais la vie de Marie-Elise. Sur la table d’opération, la patiente avait contracté un germe très rare à l’origine d’une infection nosocomiale et de problèmes de santé très graves.
Interrogée pour Antenne Réunion, Marie-Elise a décrit les sentiments qui l’animent à l’approche de cette audience cruciale : "je ne sais pas à quoi m’attendre. J’appréhende beaucoup car je sais que je ne vais pas pouvoir témoigner et je crois que je vais m’en prendre plein la figure par le camp adverse".
Quatre ans après l’opération qui a bouleversé son existence, Marie-Elise demande que le préjudice subi soit reconnu par la Justice et que les personnels médicaux responsables dans cette affaire soient sanctionnés.
La plaignante qui souligne qu’aucun accompagnement n’a été mis en place pour elle et sa famille après l’intervention déplore "l’absence de considération" de la part de l’équipe qui l’avait prise en charge. Elle explique aussi : " Personne ne veut assumer ses responsabilités. Tout le monde se renvoie la balle".
Chaque opération de chirurgie esthétique comporte un pourcentage de risques. Des chiffres sur lesquels l’accent n’est pas toujours porté de peur d’effrayer les clients. Marie-Elise compte évoquer ce point par le biais de son avocat Maître Serron, elle qui estime ne pas avoir été suffisamment informée sur les risques. Elle ajoute : " Mon souhait le plus cher c’est de clôturer ce chapitre judiciaire qui dure depuis trop longtemps".
Après avoir traversé l’enfer, Marie-Elise, soutenue par ses proches a su relever la tête. Elle raconte : "au bout de quatre ans, j’en avais marre des anti-douleur et de la morphine. Je me suis prise en main car je ne voulais pas continuer à m’enfoncer, je voulais remonter la pente pour mon mari et pour mes enfants qui ont été présents pour moi".
Marie-Elise dit avoir "toujours besoin de médicaments pour pallier les douleurs atroces" qu’elle ressent au niveau de ses parties intimes et des jambes. A travers ce procès, il s’agit pour la Réunionnaise de se libérer d’un poids.