L’affaire fait trembler les murs des casernes : le caporal Nirlo a été écroué pour avoir provoqué les incendies du Maïdo. Un sentiment d’incompréhension règne chez les pompiers.
Alors que Patrice Nirlo a été placé en détention provisoire ce jeudi, les pompiers de l’île réagissent à l’affaire qui fait l’effet d’un bombe dans les casernes. Le caporal-chef du centre de Saint-Denis est accusé d’être responsable de cinq feux : les incendies du Maïdo de 2010 et 2011, le feu du Volcan en 2010 et ceux du Moka et de Beaumont.
Au terme de trois enquête distinctes, le soldat du feu était passé aux aveux. Si les pompiers de l’île sont encore sous le choc, ils n’éprouvent aucune colère contre Patrice Nirlo. La tristesse et le malaise s’invitent dans les casernes. Tous ont du mal à comprendre pourquoi l’un des leurs est passé de l’autre côté.
Ceux qui l’ont côtoyé affichent une profonde déception. Si beaucoup refusent de s’exprimer, d’autres ont souhaité livrer leur sentiment. La profession parle de "désolation". "On prend un coup", confie un caporal du centre de secours de Saint-Louis.
De nombreuses questions restent en suspens. Pourquoi Patrice Nirlo a-t-il causé ces feux de grande ampleur ? Est-il un pyromane ? Les examens psychologiques réalisés démontrent une personnalité fragile. Le caporal-chef, pompier professionnel, n’avait pas ailleurs aucun intérêt financier à provoquer des incendies.
Un formateur qui a eu Patrice Nirlo en tant qu’élève exprime sa stupeur : "C’est quelqu’un qui était toujours à l’écoute, disponible, je suis très surpris". Il ajoute : "Ça doit être une maladie".
Si le moral des troupes est affecté, les pompiers ne perdent pas pour autant de vue leur vocation. Aucun ne se risque à un jugement. Ils attendent à présent de savoir comment cette affaire va évoluer.