La nouvelle a été publiée hier par nos confrères de
www.reunitoo.re, et est largement présente dans la presse malgache. Le Jir précise que le commanditaire présumé de la tuerie de Fenoarivo a quitté la Réunion à bord d’un voilier parti du Port. Le Journal de L’île rajoute que l’homme doit être présenté aujourd’hui devant un juge du parquet de Tananarive.
Mamod Abasse Mamodtaky avait été remis en liberté le 24 février dernier après un vice de procédure. Depuis, il avait disparu de la circulation alors qu’un nouveau procès doit avoir lieu devant la Cour d’assises de Paris. Il a été arrêté mardi, en début de la soirée par des éléments du Cis (Central intelligency service) à Ankadivato (Antananarivo).
Après leur remise en liberté, les personnes accusées dans l’affaire de Fenoarivo sont devenues introuvables. Elles n’étaient plus visibles à la Réunion. Depuis le mois de juin, les plus folles rumeurs ont circulé dans l’île. Certains disant que Mamodtaky se trouvait en Ouganda, voire au Pakistan.
Un véritable casse-tête pour les autorités car Mamodtaky et Babar Ali n’ont aucun papier (passeport ou carte d’identité) leur permettant de voyager normalement et de franchir les frontières sans aucun problème.
Ayant reçu des informations pertinentes, les éléments du Cis ont pisté Mamodtaky pendant quelques jours. Sa cavale à Madagascar a pris fin mardi, en début de soirée. Il a été arrêté dans le quartier d’Ankadivato, chez un ami.
L’homme aurait pu quitter la Réunion à bord d’un voilier depuis le Port. N’ayant aucun document sur lui, la présence de Mamodtaky sur le sol malgache constitue un dilemme pour les autorités locales.
Il sera probablement extradé vers la France pour pouvoir assister à son nouveau procès. En attendant une nouvelle décision administrative ou judiciaire, Mamodtaky Abasse est actuellement entre les mains de la gendarmerie malgache, pour la nécessité d’enquête.
À rappeler que sa sœur Fazilakathoune, actuellement à Madagascar est également frappée d’une mesure d’expulsion, mais cette décision administrative n’a jamais été exécutée pour des raisons obscures.
Rappel des faits :
Le 22 avril 2001, un commando armé de kalachnikov avait mitraillé la famille Remtoula qui avait tenu une réunion à Fenoarivo, banlieue d’Antananarivo. Cinq personnes d’une même famille dont deux adolescents de 13 et 15 ans ainsi que deux hommes et une femme de 25 à 41 ans, avaient été tuées sur le coup.
Mamod Abasse Mamodtaky et son beau - frère Khizar Abasse Khan alias « Babar Ali » ont été mis en cause par les enquêteurs malgaches. Mais, ils ont fini par être blanchis par la justice. Babar Ali dans un premier temps se rend à la police et reconnaît être le commanditaire de la tuerie avant d’innocenter Mamodtaky.
De nationalité française, la famille des victimes a porté plainte contre les présumés auteurs de la tuerie, à La Réunion pour que justice soit faite. Après plusieurs mois de cavale, Mamodtaky a été arrêté dans la Grande île, puis extradé en France suite à la demande de la justice française. Contrairement à l’acte de décès délivré par un médecin malgache, son beau - frère, encore vivant, a été arrêté en 2003 en banlieue parisienne.
Après les investigations des policiers en charge du dossier, deux autres hommes, en la personne de Jean François Crozet et de Riaz Houssen Damdjy ont été également arrêtés. Tous les quatre sont incarcérés à la prison du Port (La Réunion) depuis 2005 jusqu’au mardi 24 février 2009 date de leur libération par la Cour d’assises de La Réunion pour vice de procédure.
Cette décision a été cassée par la Cour de cassation. Ainsi, l’affaire sera de nouveau jugée devant la Cour d’assises de Paris. Mais en attendant le nouveau procès, Mamodtaky et ses coaccusés sont libres sans aucun contrôle judiciaire. Faut - il rappeler que cette décision de la Cour d’assises de La Réunion, selon la demande du Procureur, a suscité beaucoup de commentaires non seulement dans les milieux judiciaires, mais aussi au sein des proches des victimes. Ces derniers ont envoyé une missive au Président Nicolas Sarkozy.