Accusé par Jean-Charles Artaban d’être responsable de la mort de son fils, Jasmine se défend. La mère de Mathéo a accepté de témoigner sur Antenne Réunion. Un récit poignant.
Deux versions s’affrontent suite au terrible infanticide survenu durant la nuit du mardi 18 au mercredi 19 juin à Saint-Benoît, dans le quartier de Beaulieu. Mathéo a été retrouvé gisant dans la cour de Jean-Charles Artaban, dans l’enclos des chiens. Ce petit garçon âgé de trois ans et demi a été éventré, décapité et brûlé. Un crime abominable qui a secoué La Réunion.
Aujourd’hui, Jasmine a accepté de témoigner après avoir été mise en accusation par Jean-Charles Artaban lorsque ce dernier a été présenté au juge d’instruction avant d’être mis en examen pour meurtre sur enfant de moins de 15 ans accompagné d’actes de torture et de barbarie.
Au micro Antenne Réunion, la mère du petit Mathéo a raconté les douloureux événements survenus mercredi au domicile de Jean-Charles Artaban : " Il m’a frappée, il a frappé mon bébé, il a emmené mon bébé avec lui. J’ai demandé de l’aide à son frère Jean-François. Comme il n’a rien pu faire pour moi, je suis allée voir Enrico (son cousin)."
Encore très choquée par les actes de torture et de barbarie subis par son petit garçon, Jasmine décrit le calvaire qu’elle a vécu et l’horreur de la scène à laquelle elle a assisté : " Je suis restée avec Enrico jusqu’à ce qu’il alerte les gendarmes et les pompiers. Comme ils avaient peur de Jean-Charles, ils m’ont dit de rester avec eux. Lorsque les gendarmes sont arrivés, c’est là que j’ai découvert le corps de Mathéo dans le parc des chiennes. "
Partagée entre la colère et l’incompréhension, Jasmine poursuit son récit : " J’ai vu le pied, le zizi et j’ai vu que Mathéo avait un trou dans le ventre. " Sous le choc, Jasmine parvient difficilement à expliquer l’horreur vécue dans la maison de Jean-Charles Artaban.
"Il avait les yeux fermés, il avait déjà fait n’importe quoi avec mon bébé, il y avait du sel, du safran... On dirait qu’il était en transe, c’était impossible de l’arrêter... "
raconte Jasmine, secouée par des tremblements.
Jasmine assure avoir été brutalisée par le meurtrier présumé de son fils. Très émue et affaiblie par l’épreuve qu’elle endure, Jasmine dit ne pas comprendre le déchaînement de violence de Jean-Charles Artaban.
Elle explique : "Il a dit que l’enfant n’était pas de lui et qu’il valait mieux s’en débarrasser. Mais il savait que Mathéo n’était pas son fils ; il le savait depuis longtemps. Je lui ai dit de me tuer mais de ne pas tuer mon bébé. Il m’a tapée. Il me tenait d’un côté et il tenait Mathéo de l’autre. Il a fait n’importe quoi".
A la haine et l’incompréhension s’ajoutent la peine et le désespoir d’une mère dont la vie est aujourd’hui brisée. Jasmine doit encore affronter une nouvelle épreuve. Et pour cause, elle va devoir attendre pour récupérer le corps de son petit garçon, décapité et brûlé par Jean-Charles Artaban.
Interrogée au micro Antenne Réunion, la mère endeuillée explique qu’une partie du corps de son fils a été envoyée en métropole pour des analyses complémentaires. L’autre partie est à La Réunion. Tout ce que Jasmine espère aujourd’hui, c’est de "pouvoir récupérer le corps de Mathéo en entier" pour pouvoir organiser ses obsèques.
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe, l’intégralité du témoignage de Jasmine.