Ce vendredi, le pilote de l’hélicoptère Yann Morvan va raconter devant la cour d’assises le cauchemar qu’il a vécu lors de l’évasion de Juliano Verbard.
Le cinquième jour de procès de l’évasion de Juliano Verbard s’ouvre ce vendredi devant la cour d’assises. Depuis hier après-midi, ce sont les parties civiles qui s’expriment à la barre. Le mécanicien Stéphane Libel, l’une des principales victimes du gourou Juliano Verbard et de ses disciples, a raconté son calvaire (cf linfo.re : "Je vais vivre tout le temps avec cette peur").
La peur au ventre, lui et son pilote ont réussi à faire faux bond à leurs preneurs d’otage en feignant un problème technique. Le 27 avril 2009, alors qu’ils pensaient faire une simple balade touristique dans le cirque de Mafate, ils sont menacés de mort par le commando de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" qui les oblige à dérouter vers la prison de Domenjod (cf linfo.re : Evasion de Verbard : les confidences exclusives du pilote). Le but des adeptes : faire libérer leur gourou par tous les moyens.
La parole a été donnée au jeune mécanicien hier à la cour d’assises. Une parole libératrice pour Stéphane Libel, profondément traumatisé par cette expérience. "Le fait de raconter tout ce qui s’est passé dans la machine, parce que personnellement nous on sait ce qui s’est passé mais pas le monde entier", a confié hier Stéphane Libel. Mais pour le jeune homme, ce récit a été difficile. "Ce n’est pas évident de le raconter et surtout de le vivre, on va essayer de faire du mieux, mais à mon avis cela va rester gravé dans nos mémoires".
Assis au premier rang, le pilote Yann Morvan qui a vécu avec Stéphane Libel ce véritable calvaire, n’a pu s’empêcher de pleurer au moment de ce témoignage poignant. Revenu des Antilles, spécialement pour assister au procès, Yann Morvan doit être entendu par la cour d’assises aujourd’hui. "C’est un très grand soulagement d’être là, je vais enfin pouvoir les regarder dans les yeux", a t-il déclaré à sa sortie de l’avion. Le pilote, et victime dans ce procès, a très mal vécu que les avocats de la défense utilisent son absence comme argument à l’ouverture du procès.
"Il est important que je sois là pour rétablir la vérité", a t-il précisé hier. Une vérité qu’il va pouvoir enfin délivrer aux jurés ce vendredi matin.