Elle s’appelle Jess, lui, on l’appellera Jé, et entre les deux, l’objet sacré de leur litige : Emma.
Deux parents, séparés, et une petite fille d’un peu plus de six ans écartelée aujourd’hui quasiment physiquement entre le père et la mère.
En 2004, Jess et Jé qui ne sont pas mariés se séparent, chose qui arrive, et dans un premier temps la démarche se fait normalement. En 2005 la justice accorde la résidence chez la mère et les droits de visite habituels au père. Mais voilà, le père est parti depuis s’installer à la Réunion. Et aux dernières vacances, Emma n’est pas rentrée des six semaines de présence légales accordées au papa durant les grandes vacances.
Le couple se déchire. Lui, a fait appel de la décision du jugement prononcé en avril à Toulouse. Il monte un comité de soutien sur Internet, et ne rend pas l’enfant à sa mère qui vit en Ariège où elle a déménagé de la région toulousaine. La petite Emma, en effet était partie le 2 juillet, elle devait rentrer le 13 août, depuis Jess attend. « Quand j’ai vu qu’elle ne revenait pas j’ai appelé, son père m’a simplement dit qu’il ne la mettrait pas à l’avion ! » Jess a porté plainte, démarche reçue puisque le tribunal de Foix a convoqué Jé en audience pour le mois de novembre pour « soustraction de mineur à un parent qui en a la garde ».
« Je ne supporte plus cette situation, mon ancien compagnon fait courir sur mon compte des rumeurs scandaleuses de maltraitance, ce n’est d’ailleurs pas la première fois et ces rumeurs m’ont valu des enquêtes, lesquelles n’ont bien entendu pas abouti car tout cela était faux. Cet homme a fait paraître des articles sur cette affaire dans la presse locale, me fait persécuter sur internet par son groupe de défense, ma vie est devenue un enfer ! Y compris pour mon autre enfant de 10 ans qui doit subir tout cela au quotidien ! »
Jess est à bout, c’est une évidence, même si elle s’en remet de bonne grâce à la justice. Mais s’étonne de la temporisation qui semble être la ligne de conduite des autorités à la Réunion : « Même la gendarmerie ne bouge pas ! » Elle a finalement constitué elle aussi un comité de soutien sur Internet. Ce problème de garde partagée, qui se complique par une séparation physique aux antipodes, a fait c’est vrai la une des journaux de l’île où le père était décrit comme se mettant « hors la loi pour protéger son enfant ». Quoi qu’il en soit dans cet imbroglio familial, ce sera au tribunal de Foix d’en décider le 14 novembre prochain. Une décision que Jess espère bien entendu être rendue en sa faveur.
Dans cette affaire que c’est à la justice qu’appartient le dernier mot. En la matière elle avait déjà tranché en avril 2010 par décision du juge aux affaires familiales de Toulouse qui fixait ce qui suit : « la fréquence et la durée des périodes au cours de laquelle (Jé) peut accueillir l’enfant sont déterminées à l’amiable entre les parties et à défaut de meilleur accord les six premières semaines de vacances scolaires d’été, les trajets étant à la charge du père et tant que le père sera domicilié sur l’île de la Réunion. »
Source La Dépêche du midi
