L’égalité des chances et des droits prévoit l’accessibilité des handicapés. Mais la réalité est parfois autre, comme a pu le constater Xavier, 11 ans. Après une fracture du tibia, il s’est retrouve privé de cours.
Xavier s’est retrouvé la jambe dans le plâtre après une chute en trottinette. Scolarisé au collège, l’adolescent qui ne peut actuellement se déplacer qu’en fauteuil roulant ou avec des béquilles est aujourd’hui confronté à un sérieux problème. Et pour cause, l’établissement dans lequel il est inscrit ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour accueillir des personnes en situation de handicap.
Accès difficile aux classes, donc impossible de suivre tous les cours pour le jeune Xavier. Face à ce problème, les parents du collégien ont pensé à l’inscrire dans un autre établissement jusqu’à sa guérison.
Mais là encore, l’élève et ses tuteurs se sont heurtés à un autre souci. Les établissements sollicités ne pouvaient accueillir Xavier pour un mois, estimant que la durée demandée est trop courte et les procédures administratives trop complexes.
Handicapé physiquement, Xavier l’est aussi en tant qu’élève car il ne peut plus suivre tous les enseignements : "c’est un peu fatigant. Moi je ne veux pas aller ailleurs. Maman fait tout pour que je reste dans mon collège."
La jambe dans le plâtre, Xavier a du faire des choix. Interrogé, il explique ainsi qu’il ne participe qu’aux cours principaux : français, mathématiques, anglais, allemand. Xavier peut aussi compter sur l’aide précieuse de ses camarades de classe qui l’accompagnent au quotidien, et l’aident à porter son sac par exemple.
Daniel est le papa de Xavier. L’accident de son fils l’a contraint à revoir son organisation : "tous les matins, je dois aller le déposer au collège. Il faut aussi que le récupère à la pause du midi car il ne peut pas prendre le bus seul, pour des raisons de sécurité évidentes".
Le père de l’adolescent déplore que son collège ne "dispose pas des moyens suffisants pour accueillir les élèves à mobilité réduite. Au départ, le médecin nous avait imposé le fauteuil roulant. Quelques semaines plus tard, après une concertation avec le médecin et l’équipe pédagogique, on a trouvé quelques solutions. Xavier se déplace maintenant en béquilles sur de courtes distances. Son emploi du temps a également été aménagé".
Le père de Xavier s’interroge aussi sur le respect des normes d’accueil car la loi du 11 février 2005 précise que toutes les conditions d’accès des personnes handicapées dans des établissements recevant du public doivent être les mêmes que celles des personnes valides, ou à défaut d’une qualité équivalente.
Interrogé, Maximin Astourne, le conseiller technique du Rectorat livre des précisions sur ce sujet et souligne notamment les efforts faits en faveur de l’accessibilité pédagogique, autrement dit l’adéquation des difficultés de l’élève avec l’intervention didactique et pédagogique de l’enseignant : " dans certains cas, on peut proposer à aux enfants qui ne peuvent pas suivre totalement les cours, de l’aide pédagogique à domicile. "
Concernant l’accessibilité physique, Maximin Astourne indique met en avant les travaux déjà réalisés dans de nombreux établissements de l’île et rappelle qu’il y a "un gros travail à faire avec les collectivités et les communes pour que tout soit près en 2015, date butoir."
Sur les 77 collèges recensés à La Réunion, la moitié d’entre eux a été aménagée. Pour les autres, comme celui de La Possession, il faudra attendre le deuxième semestre 2014 pour voir le début des travaux.