Jessica est partagée entre colère et désespoir. En août dernier, cette mère a appris que deux de ses enfants avaient été abusés sexuellement. Leur agresseur, un jeune homme aujourd’hui âgé de 17 ans aurait reconnu les faits. Mis en examen, l’auteur présumé de ces actes a été remis en liberté. C’est précisément cette décision de justice que Jessica ne parvient à accepter.
Les faits se sont déroulés entre février et mars 2009, à la Possession, selon le témoignage de Jessica. Cette jeune maman qui était souvent hospitalisée à cette époque a fait confiance à un jeune garçon du quartier et lui a confié ses enfants.
Pendant qu’elle enchainait les aller-retour à l’hôpital, deux de ses marmailles auraient subi les assauts sexuels de l’adolescent, pourtant très apprécié par la famille et bénéficiant de la confiance aveugle de celle-ci. La vérité terrible, Jessica en a eu connaissance seulement en août dernier, à la veille de la rentrée scolaire.
C’est en discutant avec sa petite fille que Jessica apprend les atrocités qu’elle a subies. Les mots de cette petite et ceux de son frère sont crus : " maman il m’a fait du mal", " je ne voulais pas mais il m’a frappé et forcé à faire comme il voulait". Ces propos difficiles à entendre témoignent du traumatisme que les enfants ont enduré. Aujourd’hui, alors que le jeune homme incriminé a été mis en examen pour agression sexuelle et viol sur mineurs de moins de 15 ans, Jessica s’interroge sur sa remise en liberté.
La famille a en effet déménagé mais les enfants n’ont pas changé d’établissement scolaire. Résultat, chaque jour, au moment d’accompagner ses marmailles à l’école, Jessica voit celui qu’elle considère désormais comme le bourreau de ses enfants. Une situation qui la révolte et suscite chez elle un sentiment d’indignation. Placé sous contrôle judiciaire, contraint à une obligation de soins et soumis à une interdiction d’entrer en contact avec les deux enfants, le voisin continue toutefois de se balader dans le quartier, l’air de rien. Jessica a tenu à témoigner aujourd’hui pour montrer à ses enfants qu’ils ne doivent pas avoir honte et pour les aider à vivre avec cette souffrance qu’ils ont du intérioriser durant plusieurs mois. La mère de famille s’inquiète aussi des autres victimes, s’il y en a, qui n’ont pas su briser le mur du silence.