L’UNSA, la CFTC et Solidaires appellent à descendre dans la rue à 10 heures. Les trois organisations dénoncent la fin de la retraite à 60 ans. Le Gouvernement a en effet annoncé que l’âge de la retraite va être allongé. Selon les syndicats, il pourrait atteindre 62 voire 63 ans.
On ne connaît pas encore le taux de mobilisation à la Réunion, mais les mairies annoncent déjà pour aujourd’hui, de grosses perturbations dans les établissements scolaires. Ainsi Saint-André et Saint-Denis conseillent aux parents qui peuvent garder leur enfant de ne pas les envoyer en cours. Il n’y a pas que les enseignants qui risquent d’être absents. Les services de restauration seront aussi perturbés en milieu scolaire.
Cette journée de mobilisation nationale est sur le plan local, un test grandeur nature qui va évaluer la réaction des salariés face à cette mort annoncée de la retraite à 60 ans.
En pleine polémique sur la fin programmée de la retraite à 60 ans, Nicolas Sarkozy vient de donner un tour encore plus politique à ce dossier explosif en y pointant du doigt la responsabilité directe de son prédécesseur socialiste François Mitterrand.
Le chef de l’État a sonné la charge, mardi, lors d’une réunion à huis clos devant des militants UMP, en marge d’un déplacement officiel à Beauvais (Oise) :
« Il faut quand même se rappeler que c’est François Mitterrand qui a abaissé l’âge de la retraite de 65 à 60 ans. Entre ça et les 35 heures, on aurait eu beaucoup moins de problèmes si M. Mitterrand puis les socialistes s’étaient abstenus », a-t-il lancé, selon un élu UMP présent.
Comme il fallait s’y attendre, le tacle de droite a fait immédiatement sortir la gauche de ses gonds. Martine Aubry, l’a jugé « pas digne d’un président » et a rappelé que le chef de l’État avait publiquement exclu, un an après son élection, toute remise en cause de la retraite à 60 ans.
En réalité, Nicolas Sarkozy avait exclu alors de porter à 63,5 ans l’âge légal de départ. Pour le député PS Jean Glavany, proche de l’ancien président, « des millions de Français disent merci à Mitterrand ». François Hollande, fidèle mitterrandien, a qualifié cette réforme de « grande avancée ». Quant à l’ex-Premier ministre Laurent Fabius, il a été cinglant : « Si on compare le bilan de M. Mitterrand, président constructeur et celui de M. Sarkozy, président démolisseur, l’Histoire fera clairement la différence. »
(photo d’archives)