Hier soir, le maire de Saint Louis est sorti aux alentours de 20h00 de la caserne Vérines, après onze heures passées en garde à vue. Soupçonné de prise illégale d’intérêts et de détournement de fonds publics, Claude Hoarau s’est immédiatement défendu en pointant du doigt un acharnement politique contre sa personne.
Après onze passées entre les murs de la caserne Vérines, Claude Hoarau a pu compter sur le réconfort de son fils Fabrice, entendu quelques heures plus tôt en qualité de témoin. Soupçonné de prise illégale d’intérêt et de détournement de fonds publics, le maire de Saint Louis a été place en garde à vue, tout comme son frère Roger et le président du Comité des fêtes de Saint Louis, Georges Papy. Tous trois sont ressortis libres après plusieurs heures d’interrogatoire face aux enquêteurs.
Pour rappel, 28 000 euros auraient été versés illégalement par le Comité des Fêtes de Saint Louis à l’association du frère du mairie de Saint Louis, Roger Hoarau. En juin 2010, le CRI (Coopération Réunion Internationale) aurait utilisé cet argent pour organiser ce voyage en Afrique du Sud. Selon le premier magistrat de Saint Louis, toute cette affaire, "c’est de la connerie".
"Pas un euro de la commune n’a servi au voyage en Afrique du Sud !" s’est exclamé Claude Hoarau à sa sortie de la caserne Vérines. Avant d’ajouter : "Il y a des truands qui courent (...) et il y a des honnêtes gens qu’on poursuit parce qu’ils sont communistes".
Claude Hoarau se défend clairement d’avoir financé - via le comité des fêtes de la commune de Saint Louis -, le voyage de 180 Réunionnais pour la coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud. "Si la commune n’a pas sorti d’argent, j’ai détourné l’argent de qui ?" lance le maire de Saint Louis.
A l’origine de cette affaire : l’association Contribuables 974 présidée par Josette Brosse a déposé deux plaintes - dont une pour détournement de fonds publics -, en juillet 2010.
Tout comme son avocat Maître Boniface (cf. "Claude Hoarau soupçonné de détournement de fonds publics"), Claude Hoarau a répété hier qu’il était victime d’un acharnement politique. C’est en tous cas ce qu’il plaidera le 17 février prochain lors de sa convocation devant le tribunal correctionnel de Saint Pierre. Le maire de Saint Louis a donc deux semaines devant lui pour finaliser sa défense : il sera jugé pour discrimination à l’embauche et achat de voix en 2008 et 2009.