L’ancien patron d’Air Austral Gérard Ethève comparaissait une nouvelle fois ce mardi devant le Tribunal Correctionnel de Saint-Denis pour une affaire de harcèlement moral. La Justice se prononcera sur ce dossier le 11 décembre prochain.
Quelques jours après avoir été reconnu coupable pour la seconde fois de harcèlement moral et condamné à une amende de 5000 euros, Gérard Ethève comparaissait devant le Tribunal Correctionnel de Saint-Denis pour des faits de même nature.
La Justice a examiné ce mardi la plainte déposée par un ancien pilote de la compagnie aérienne régionale qui accuse Gérard Ethève d’avoir exercé des pressions sur lui et de l’avoir sanctionné pour avoir joué son rôle de représentant syndical.
Le Parquet a requis à l’encontre de Gérard Ethève une peine de trois mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de 15 000 euros. Une amende de 20 000 euros a été requise à l’encontre de la compagnie Air Austral. La décision sera rendue le 11 décembre prochain.
David Rocher, officier pilote sur les Boeing 777 de la compagnie Air Austral, s’est vu notifier son licenciement il y a quelques mois. Estimant cette décision de la direction injuste, le pilote a décidé de réagir en portant plainte pour "harcèlement moral, discrimination syndicale et mise en danger de la vie d’autrui".
Alors que Gérard Ethève a décidé d’assister à son procès, le plaignant était absent ce mardi. David Rocher avait demandé le renvoi de l’audience, pour souci de santé. Une demande rejetée par le Tribunal Correctionnel. L’ancien salarié d’Air Austral est actuellement interné. Il se dit détruit par cette affaire, "cassé moralement".
En conflit avec son avocat, David Rocher n’était pas représenté ce mardi. Seuls les avocats qui défendent les intérêts de Gérard Ethève et de la compagnie Air Austral ont assisté aux débats.
Délégué syndical du Syndicat National du Personnel de l’Aviation Civile (SNPAC) depuis septembre 2008, David Rocher avait pointé à plusieurs reprises de graves dysfonctionnements au sein de la compagnie Air Austral. Mis à pied en octobre 2009, l’homme a finalement pu réintégrer l’entreprise sur ordre de l’Inspection du Travail.
Des témoins clés de ce dossier ont été entendus par les juges. C’est la troisième fois qu’une affaire de harcèlement moral vient éclabousser Gérard Ethève. Béatrice Coma-Faggion, une ancienne chargée de communication, licenciée en 2008, avait entamé en 2010 une procédure judiciaire destinée à l’encontre de son employeur. La jeune femme avait obtenu gain de cause en première instance et en appel.