Le Président Directeur Général d’Air Austral comparaîtra demain devant le Tribunal correctionnel de Saint-Denis, pour des faits de harcèlement moral sur la personne d’une ex-employée. La plaignante qui a déjà obtenu gain de cause devant le conseil des Prud’hommes et la cour d’Appel souhaite aujourd’hui que les faits de harcèlement soient reconnus sur le plan pénal. Le nouveau volet de ce feuilleton judiciaire ne sera pas sans conséquences pour l’image de la compagnie aérienne et de son patron Gérard Ethève.
Après le conseil des Prud’hommes et la cour d’Appel, le PDG d’Air Austral sera jugé demain à 14 heures, devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. A l’origine de ce nouveau procès, la plainte formulée par une ex-employée de la compagnie aérienne pour harcèlement moral.
La quinquagénaire accuse Gérard Ethève d’avoir organisé sa mise au placard et de l’avoir progressivement ôté tous les privilèges dont elle disposait de par son statut de cadre. Maître Vincent Hoarau qui représente la partie civile se dit très confiant quant à l’issue de cette procédure judiciaire. Comme pour les deux premières audiences, l’avocat portera l’accent sur le traumatisme psychologique subi par sa cliente. Lors de sa plaidoirie, il évoquera notamment le congé maladie pris par l’ex-salariée, les anti-dépresseurs et la thérapie qu’elle poursuit encore aujourd’hui. Interrogé ce matin, Maître Vincent Hoarau affirmait par ailleurs que de nombreux témoignages de membres du personnel viendront étayer ses arguments.
Dans le camps opposé, Maître Jean-Michel Baloup, l’un des trois avocats de Gérard Ethève, parle d’un procès avant tout économique et politique. La défense réfute en bloc les lourdes accusations qui pèsent sur le Président Directeur Général d’Air Austral. Pas moins de treize témoins seront cités à la barre par la défense demain.
Cette bataille judiciaire qui a débuté en 2006 sera largement médiatisée. D’ores-et-déjà, on peut imaginer que le nouvel épisode de cette affaire retentissante aura des conséquences néfastes pour l’image de l’entreprise, déjà écornée par deux procès. La plaignante qui a obtenu gain de cause devant les Prud’hommes et la cour d’Appel se bat aujourd’hui pour que les faits de harcèlement moral soient reconnus sur le plan pénal. Mise à l’écart des employés, pressions quotidiennes, retrait des privilèges : le tableau dressé par cette ex-employée de la compagnie Air Austral est accablant.
Qui plus est, depuis le début de cette affaire, de nombreux salariés sont sortis de leur mutisme pour dénoncer à leur tour une politique de management inhumaine. Leader emblématique de la compagnie aérienne, Gérard Ethève continue de nier farouchement les faits qui lui sont reprochés. Cette mauvaise publicité risque d’impacter sérieusement l’image d’Air Austral, pourtant en pleine expansion.